Traductionsde expression LES PRINCIPAUX FLEUVES SONT LE FLEUVE du français vers allemand et exemples d'utilisation de "LES PRINCIPAUX FLEUVES SONT LE FLEUVE" dans une phrase avec leurs traductions: Les principaux fleuves sont le fleuve Congo, l'Ubangui, l'Alima et le français. allemand. Traduire . Français. Deutsch English ČeskĂœ Dansk Español Hrvatski Livres sur la bataille de Normandie du cĂŽtĂ© allemand Bibliographie de la bataille de Normandie Page 1 – 2 21. Panzer Division La 21e Panzer Division a Ă©tĂ© envoyĂ©e pour la premiĂšre fois au combat en 1941, sous le commandement de Rommel en Afrique du nord, et dĂ©jĂ , elle se rĂ©vĂšle comme ĂȘtre une redoutable division blindĂ©e. Le 6 juin 1944, elle doit protĂ©ger la ville de Caen en Normandie. C’est toute l’histoire de cette division que vous propose de dĂ©couvrir Jean-Claude Perrigault. de Jean-Claude Perrigault Götz von Berlichingen Tome 1 Ce premier volume vous propose de dĂ©couvrir l’évolution des combats pendant la Bataille de Normandie pour les soldats allemands de la division Götz von Berlichingen, qui prend notamment part aux combats dans la rĂ©gion de Mortain. de Jean-Claude Perrigault, Rolf Meister La Bataille de Normandie la dĂ©faite allemande 1er-29 aoĂ»t 1944 Cet ouvrage vous permet de mieux comprendre les raisons de la dĂ©faite allemande au cours de la Bataille de Normandie, et principalement en aoĂ»t 1944 oĂč l’armĂ©e allemande est enfermĂ©e dans la cĂ©lĂšbre “Poche de Falaise”. de Alexandre Thers La Hohenstaufen – 1944, Normandie, Tarnopol, Arnhem Les divisions de Panzer ont Ă©normĂ©ment souffert en Normandie et rares sont celles qui sont sorties de la “Poche de Falaise” en Ă©tat de continuer la guerre, mais la 9e SS Panzer Division Ă  continuĂ©e la guerre bien aprĂšs la Bataille de Normandie. de Herbert Furbringer Repli sur la Seine La dĂ©bĂącle allemande, fin de la Bataille de Normandie Cet ouvrage propose de suivre les derniers instants de la Bataille de Normandie, et ce du cĂŽtĂ© allemand. AprĂšs la fermeture de la “poche de Falaise”, les troupes allemandes fuient en direction de la Seine, dans l’espoir de contre-attaquer une fois l’ensemble des forces rĂ©unies Ă  l’est du fleuve français. Ronald McNair nous propose avec talent de suivre l’évolution de cette vĂ©ritable dĂ©bĂącle allemande, fin aoĂ»t 1944. de Ronald McNair Les jeunes fauves du FĂŒhrer Jean Mabire dresse ici le portrait des divisions Hitlerjugend. Soldats fanatisĂ©s et luttant jusqu’à la mort, ils vont opposer une farouche rĂ©sistance aux armĂ©es alliĂ©es en Normandie. L’auteur nous propose de dĂ©couvrir l’histoire de ces organisations, leur fonctionnement, leur rĂŽle au cours de la Seconde Guerre mondiale. de Jean Mabire Arado, l’avion espion DĂ©couvrez les missions de reconnaissances menĂ©es par les forces aĂ©riennes allemandes de la Luftwaffe au-dessus des plages du dĂ©barquement pendant la bataille de Normandie. de Philippe Bauduin Les Panzer face au dĂ©barquement 6-8 juin 1944 Cet ouvrage permet de suivre heure par heure la rĂ©action des forces blindĂ©es allemandes en Normandie suite Ă  l’offensive de l’opĂ©ration Overlord du 6 juin 1944. de Georges Bernage De Kronstadt Ă  la Normandie Cet ouvrage est consacrĂ© au parcours d’un Allemand de Roumanie nĂ© Ă  Kronstadt dans les Carpates, engagĂ© dans la Waffen-SS, devenu officier. Il combat en Normandie. de Pierre Tiquet Une garnison en Normandie – La batterie allemande d’Azeville À partir d’archives inĂ©dites, cet ouvrage explique ce chantier monumental de dĂ©fense des cĂŽtes, un patrimoine fortifiĂ© mal connu qui a structurĂ© les paysages, et rĂ©git les rapports entre populations militaires et civiles, Ă©trangĂšres et locales. de Valentin Schneider Percez ! La 2. Panzer Division dans la poche de Falaise-Chambois AprĂšs avoir combattu depuis le 12 juin 1944 pour tenir Caumont l’EventĂ© face Ă  la 1st US Infantry Division, cette division forte de 16700 hommes perd 12% de ses effectifs en juin car ses unitĂ©s arrivent les unes aprĂšs les autres. Huit ans passĂ©s aux cĂŽtĂ©s des vĂ©tĂ©rans de la 2. Pz. Div. ont permis Ă  Didier Lodieu de collecter un grand nombre de rĂ©cits et de photos concernant cette pĂ©riode d’engagement de cette division. de Didier Lodieu 45 Tiger en Normandie – La 503 À partir d’archives inĂ©dites, cet ouvrage explique ce chantier monumental de dĂ©fense des cĂŽtes, un patrimoine fortifiĂ© mal connu qui a structurĂ© les paysages, et rĂ©git les rapports entre populations militaires et civiles, Ă©trangĂšres et locales. de Didier Lodieu Combats sur la Seine L’auteur dĂ©crit la montĂ©e en ligne dans les environs de Mantes-la-Jolie d’une division allemande, une unitĂ© ordinaire comme la majoritĂ© de celles qui composaient la Wehrmacht Ă  cette Ă©poque, face Ă  la dĂ©ferlante des troupes alliĂ©es dans la foulĂ©e de l’opĂ©ration Paddle. de Didier Lodieu – Reproduction soumise Ă  l’autorisation de l’auteur – Contact Webmaster
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ReutersKai Pfaffenbach Au lendemain de son triplĂ© dans l’épreuve individuelle hommes, l’équipe de France a Ă©crasĂ© le relais mixte des 1 anatomie flanc, rĂ©gion latĂ©rale de la cage thoracique, du corps 2 limite latĂ©rale d'une surface 3 mathĂ©matiques segment d'un polygone 4 maniĂšre dont se montre une chose, aspect sous lequel elle se prĂ©sente 5 partie d'un espace "de ce cĂŽtĂ©-lĂ " Ă -cĂŽtĂ© nm Ă©lĂ©ment accessoire, secondaire Ă  mi-cĂŽte adv au milieu d'une cĂŽte arriĂšre-cĂŽte nf gĂ©ographie partie arriĂšre de la cĂŽte, Ă©galement appelĂ©e sublittoral avant-cĂŽte nf gĂ©ographie partie avant de la cĂŽte, plage et bordure de mer bas-cĂŽtĂ© cote 2 chiffre de plan indiquant la dimension d'une piĂšce 3 niveau d'altitude indiquĂ© sur une carte 4 probabilitĂ© de succĂšs dans une course, un jeu 5 Bourse cotation de valeurs, cours officiel de marchandises 6 droit fiscal part que chaque contribuable doit payer cote mal taillĂ©e 7 chiffre donnant une dimension, une note avoir la cote v ĂȘtre estimĂ© cote d'alerte n niveau le plus haut d'un cours d'eau, au-dessus duquel il y a risque d'inondation cote mal taillĂ©e n compromis insatisfaisant cotĂ© 1 apprĂ©ciĂ©, ayant une bonne cote 2 Bourse ayant un cours Ă  la Bourse, entrant dans la cotation cĂŽte 1 anatomie os constituant la cage thoracique 2 boucherie partie de la cĂŽte d'un animal de boucherie 3 botanique partie nervurĂ©e d'une feuille 4 rayure en relief d'un tissu 5 gĂ©ographie point de rencontre de la terre et de la mer 6 partie en pente d'un terrain, d'une route cĂŽte Ă  cĂŽte adv l'un Ă  cĂŽtĂ© de l'autre ĂȘtre Ă  la cĂŽte v ĂȘtre sans argent de cĂŽtĂ© adv en biais laisser de cĂŽtĂ© v abandonner mettre de cĂŽtĂ© v Ă©conomiser Ă  cĂŽtĂ© adv Ă  proximitĂ© Ă  cĂŽtĂ© adv hors du but visĂ© Ă  cĂŽtĂ© adv comparĂ© Ă  cĂŽtĂ© cour adv Ă  droite de la scĂšne, vu de la salle cĂŽtĂ© jardin adv Ă  gauche de la scĂšne, vu de la salle cĂŽte-des-neigien 1 relatif au quartier ou aux habitants du quartier CĂŽte-des-Neiges Ă  MontrĂ©al au Canada 2 natif ou habitant du quartier CĂŽte-des-Neiges Ă  MontrĂ©al au Canada cĂŽte-des-neigienne 1 relatif au quartier ou aux habitants du quartier CĂŽte-des-Neiges Ă  MontrĂ©al au Canada 2 natif ou habitant du quartier CĂŽte-des-Neiges Ă  MontrĂ©al au Canada cĂŽte-saint-luçois 1 relatif au quartier ou aux habitants du quartier CĂŽte-Saint-Luc Ă  MontrĂ©al au Canada 2 natif ou habitant du quartier CĂŽte-Saint-Luc Ă  MontrĂ©al au Canada garde-cĂŽte nm marine petit navire de guerre conçu pour la surveillance des cĂŽtes cĂŽte gĂ©opotentielle n diffĂ©rence de potentiel entre la surface Ă©quipotentielle d'un point et le gĂ©oĂŻde hors-cote 1 dĂ©signe un marchĂ© de valeurs en Bourse qui n'a pas de cotation rĂ©glementĂ©e cĂŽtĂ© jardin adv partie de la scĂšne d'un théùtre qui se trouve Ă  la gauche des spectateurs mi-cĂŽte nf dans l'expression "Ă  mi-cĂŽte", au milieu d'une cĂŽte cĂŽtĂ© pair de la rue n cĂŽtĂ© de la rue dont les numĂ©ros sont pairs ĂȘtre Ă  cĂŽtĂ© de la plaque v se tromper la porte Ă  cĂŽtĂ© n tout prĂšs
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La digue situĂ©e cĂŽtĂ© fleuve d'un polder est mise en retrait vers les terres, parfois mise en eau ou complĂštement retirĂ©e. Der Deich an der Flussseite eines Polders wird weiter landeinwĂ€rts verlegt, teilweise durchlĂ€ssig gemacht oder völlig entfernt. Un exemple connu est le rempart de Knodsenburg sur l'autre rive du Waal, qui [...] devait protĂ©ger le cĂŽtĂ© fleuve de la ville. huisvandenijmeeg... huisvandenijmeeg... Bekannt ist die Schanze Knodsenburg an der [...] gegenĂŒberliegenden Seite der Waal, die das [...]Ufer der Stadt schĂŒtzen sollte. huisvandenijmeeg... huisvandenijmeeg... L'une des phases du projet les plus importantes, mais aussi les plus complexes concerne la construction des palplanches cĂŽtĂ© fleuve sous l'influence des marĂ©es. Eine wichtige und zugleich aufwĂ€ndige Projektphase ist der unter vollem Tideneinfluss stattfindende Bau der wasserseitigen Spundwand in die Weser hinein. Notre conseil apprĂ©ciez les vues panoramiques cĂŽtĂ© lac ou cĂŽtĂ© fleuve, sans quitter votre siĂšge. Unser Tipp Panorama-Aussichten vom Sitzplatz auf der See- bzw. Flussseite geniessen. Les Syriens, voyant qu'ils avaient Ă©tĂ© battus par IsraĂ«l, [...] envoyĂšrent chercher les [...] Syriens qui Ă©taient de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve; et Schophach, chef de l'armĂ©e [...]d'HadarĂ©zer, Ă©tait Ă  leur tĂȘte. Da aber die Syrer sahen, daß sie vor Israel [...] geschlagen waren, sandten [...] sie Boten hin und brachten heraus die Syrer jenseit des Stroms; und Sophach, [...]der Feldhauptmann [...]Hadadesers, zog vor ihnen her. Nous quittons l'autobus et marchons Ă  pied sur les blocs de bĂ©ton [...] vers l'autre cĂŽtĂ© du fleuve du lion qui est [...]un approvisionnement du Fish River. Wir verlassen den Bus und laufen zu Fuß ĂŒber die [...] Betonklötze auf die andere Seite des Löwenflusses, [...]der ein Zufluß von Fish River ist. 7 Puis je dis au roi Si le roi le trouve bon, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, afin qu'ils me laissent passer et entrer en Juda 7 und sprach zum König GefĂ€llt es dem König, so gebe man mir Briefe an die Landpfleger jenseit des Wassers, daß sie mich hinĂŒbergeleiten, bis ich komme nach Juda On laisse le village et on prend le chemin Ă  gauche qui monte rapidement,il traverse plusieurs prairies sĂ©parĂ©es par des murs de pierre. Avec la fleuve parallĂšle Ă  notre [...] chemin, aprĂšs 40 minutes on trouve Ă  droite, [...] et de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, La Ruxidora, [...]une petite cascade se jette entre les arbres du forĂȘt. Beschreibung der Route Hinter dem Dorf [...] fĂŒhrt ein rasch aufsteigender Weg zur [...] Linken parallel zum Fluss nach etwa 40 Minuten [...]zu La Ruxidora, einem klienen Wasserfall inmitten des Waldes. A part la richesse monumentale de la ville, avec de clairs exemples comme celui de l'Eglise de Sainte Marie du Chapelet, l'ancien palais de [...] Melgares ou les restes d'une tour de [...] guet mĂ©diĂ©vale Ă  cĂŽtĂ© du fleuve Segura, la richesse [...]potencielle et cachĂ©e se dĂ©couvre [...]dans les alentours, pleins de gisements archĂ©ologiques, surtout de la culture argarique, et avec un paysage de forte attraction, qui invite le voyageur Ă  un parcours Ă  travers ses grandes campagnes dont la tonalitĂ© prĂ©sente un grand contraste. Diese Kleinstadt bietet einen großen Reichtum an Monumenten, wie zum Beispiel die Kirche Santa MarĂ­a del Rosario, der alte Palast [...] Melgares oder die Reste eines [...] mittelalterlichen Wachturms am Fluss Segura. Weitere mögliche [...]und versteckte SehenswĂŒrdigkeiten [...]kann man in der weiteren Umgebung entdecken eine Ansammlung von archĂ€ologischen FundstĂ€tten, vor allem aus der Argarkultur, und eine atemberaubende Landschaft, die den Besucher dazu einlĂ€dt, auf einer Rundfahrt durch ihre Felder, die Kontraste der vielen Farbtöne zu genießen. J' ai continuĂ© mes Ă©tudes au LycĂ©e Professionnel des Sciences Humaines Tiszaparti Ă  Szolnok, le centre de la rĂ©gion Ă  cĂŽtĂ© du fleuve Tisza Ă  la spĂ©cialitĂ© des sciences sociales. Die Mittelschule habe ich in neben der Theiß liegendem Komitatsstadt, Szolnok weitergemacht in der Tiszaparti Gymnasium und Human Fachmittelschule auf Fach fĂŒr Gesellschaftslehre. S'il y a rĂ©ellement un problĂšme avec le [...] bĂątiment, nous serions contraints de faire halte, au nom du [...] Seigneur, de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, dans le Palais de [...]l'Europe. Wenn es wirklich ein Problem mit [...] dem GebĂ€ude gĂ€be, dann mĂŒssten wir halt in Gottes [...] Namen auf die andere Seite des Flusses, ins Palais de [...]l'Europe, ziehen. Les vols domestiques et vers l'Uruguay partent de l'Aeroparque Jorge Newbery, situĂ© au nord [...] de la ville, Ă  cĂŽtĂ© du fleuve RĂ­o de la Plata. Die PrivatflĂŒge und die nach Uruguay gehen ab dem Flughafen Aeroparque Jorge Newbery, im [...] Norden der Stadt, am Fluss RĂ­o de La Plata. De l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, se trouvait un lac qu'Oscar, [...]notre guide, et Tom-Erik exploraient Ă  la recherche des ours et des loups. Auf der anderen Seite des Flusses lag ein See, dorthin [...]waren FĂŒhrer Oscar und Tom-Erik gepaddelt, um Wölfe und BĂ€ren anzulocken. J'ai dĂ©jĂ  Ă©voquĂ© ailleurs mes conversations avec le pĂšre Arrupe Ă  mon [...] domicile, par les fenĂȘtres duquel on [...] voit, de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, la statue du [...]Christ qui domine la curie gĂ©nĂ©ralice. Ich habe bereits auf die Begegnungen mit Pater Arrupe [...] bei mir zuhause angespielt, von wo aus [...] man auf der anderen Seite des Tibers die Christus-Statue [...]auf der Generalskurie sehen kann. Et toi, Esdras, selon la [...] sagesse de Dieu que tu possĂšdes, Ă©tablis des juges et des magistrats qui rendent la justice Ă  tout le peuple de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve, Ă  tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu; et fais-les connaĂźtre Ă  ceux qui ne les connaissent pas. Du aber, Esra, nach der Weisheit deines Gottes, die unter deiner Hand ist, setze Richter und Pfleger, die alles Volk richten, das jenseit des Wassers ist, alle, die das Gesetz deines Gottes wissen; und welche es nicht wissen, die lehret es. Á 20 minutes du centre de [...] Lisbonne, de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve et proche de Fonte da [...]Telha, bĂ©nĂ©ficiant d'un microclimat [...]favorable et d'un sol qui permet mĂȘme la pratique du golf par grande pluviositĂ©, se cache "AROEIRA- Country-club du Portugal" considĂ©rĂ© par les spĂ©cialistes comme l'un des meilleurs terrains d'Europe. Nur 20 Minuten vom Stadtzentrum von Lissabon entfernt, [...] liegt auf der anderen Seite des Flusses, in der NĂ€he der Fonte [...]da Telha, in einem gĂŒnstigen [...]Mikroklima und mit einem Boden, der das Golfspiel selbst bei starken RegenfĂ€llen erlaubt, "Aroeira - Clube de Campo de Portugal' der von Experten als einer der besten GolfplĂ€tze Europas bezeichnet wird. Avec la croissance dĂ©mographique progressive, la [...] [...] population a du chercher un remĂšde au problĂšme de l'habitabilitĂ©, en construisant de nouveaux murs d'enceinte de l'autre cĂŽtĂ© du fleuve Arno, de maniĂšre Ă  pouvoir agrandir la structure urbaine de la ville. Mit der schrittweisen Bevölkerungswachstum der Bevölkerung gefunden hatte eine Lösung fĂŒr das Problem dell'abitabilitĂ , Aufbau neuer Mauern in den Arno, um zu vergrĂ¶ĂŸern die urbane Struktur der Stadt. Le cĂ©lĂšbre [...] couvent de Stams se trouve dans la vallĂ©e supĂ©rieure de l'Inn, du cĂŽtĂ© sud du fleuve, Ă  environ 35 kilomĂštres Ă  l'ouest de la capitale Innsbruck. Das Stift Stams ist weithin sichtbar im mittleren Oberinntal sĂŒdseitig des Inns ca. 35 km westlich der Landeshauptstadt Innsbruck gelegen. Au moment de la conquĂȘte de Viipuri commença dans l'Olonets le 20 juin 1944 la grande offensive du front carĂ©lien de l'ArmĂ©e rouge 16 divisions dont 9, soit environ 250 000 hommes, commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral d'armĂ©e Kirill Meretskov, qui au [...] dĂ©but ne rencontra que le vide sur [...] son passage du cĂŽtĂ© sud du fleuve Svir. les Finlandais [...]ayant commencĂ© Ă  transfĂ©rer des [...]renforts vers l'isthme de CarĂ©lie et Ă  se retirer de CarĂ©lie orientale. Gleichzeitig mit der Eroberung von Viipuri begann am in Olonetz der Grossangriff der Roten Armee von der karelischen Front Befehlshaber, Armeegeneral Kirill Meretskov, 16 Divisionen, in den Angriffsrichtungen 9 [...] Divisionen und etwa MĂ€nner, der [...] anfangs auf der sĂŒdlichen Seite des Swirs leerstoss, [...]weil die Finnen VerstĂ€rkungstruppen [...]auf die Karelische Landenge transportierten, mit dem gleichzeitigen RĂŒckzug aus Ostkarelien. À Manille mĂȘme il y a en plus deux autres moyens de transport intĂ©ressants et locaux le mĂ©tro urbain Light Rail Transit et le Metro Tren d'un cĂŽtĂ© [...] ainsi que les bateaux Metro [...] Ferry d'un autre cĂŽtĂ© circulant sur le fleuve Pasig sont des [...]alternatives agrĂ©ables au trafic routier souvent encombrĂ©. In Manila selbst gibt es zudem zwei weitere attraktive, innerstĂ€dtische Verkehrsmittel die Stadtbahn Light Rail Transit und den Metro Tren einerseits, [...] sowie die Boote der Metro Ferry [...] andererseits, die auf dem Fluss Pasig verkehren, bieten angenehme [...]Alternativen zum oftmals hektischen Straßenverkehr. Elle constitue une unitĂ© de habitation libre et indĂ©pendante unique, il confine d'un cĂŽtĂ© exclusivement avec la plage donc vous trouvez une grille qu'il s'ouvre vraiment sur la plage Ă  environ 50 mĂštres de distance de la mer, donc vous avez la commoditĂ© de trouver la mer au plat de main avec un splendita plage sableuse sans devoir recourir au demi de transport et [...] celle-ci est une grande [...] commoditĂ©, de l'autre cĂŽtĂ©, avec la bouche du "asinaro" fleuve oĂč vous trouvez une [...]grille qu'il s'ouvre vraiment [...]sur le fleuve avec la possibilitĂ© de pĂȘche pour celui qui aime la pĂȘche. Sie grĂŒndet eine einzige freie und unabhĂ€ngige Wohnungs Einheit, es grenzt ausschließlich einerseits mit dem Strand, also findet ihr ein Gittertor, das sich genau auf dem Strand zu etwa 50 Metern Entfernung vom Meer öffnet, also habt ihr die Bequemlichkeit, in Reichweite von Hand das Meer mit einem splendita sandiger Strand ohne zum Mittel von Beförderung zurĂŒcklaufen mĂŒssen zu finden und [...] das ist eine große [...] Bequemlichkeit, du gibst Seite anderes, mit der MĂŒndung des Flusses "asinaro" wo ihr ein [...]Gittertor findet, das [...]sich genau auf dem Fluß mit der Möglichkeit von Fischerei öffnet, fĂŒr wen es die Fischerei liebt. Vous qui - [...] venus de l'autre cĂŽtĂ© de l'ocĂ©an, du fleuve ou simplement [...]de la montagne - aurez choisi de passer quelques jours [...]de dĂ©tente agrĂ©able dans notre maison, Ă  la dĂ©couverte de la montagne et de la forĂȘt, du vignoble et de la route du vin d'Alsace ainsi que des pittoresques villages d'Alsace. Sie kommen aus [...] Übersee, von der anderen Seite des Flusses oder der Bergen und [...]haben unser Haus ausgewĂ€hlt, um hier einige [...]Tage Erholung und Entspannung zu finden, um die Berge und den Wald, die Weinberge und die Weinstrasse mit seinen malerischen Dörfern des Elsass' zu entdecken. À cĂŽtĂ© de cela, il y a un Ă©norme fleuve de fonds privĂ©s passant du Sud au Nord. Daneben gibt es noch [...] einen großen Fluss, einen riesigen Strom privater Ressourcen, der von SĂŒden nach Norden fließt. J'ai oubliĂ© l'adresse de notre visite, mais je me [...] rappelle qu'il Ă©tait dans un voisinage Ă  la [...] mode prĂšs du fleuve d'Isar du cĂŽtĂ© du nord-est de [...]la ville oĂč une semaine ou deux plus [...]tĂŽt j'avais assistĂ© Ă  une exĂ©cution de la vieille musique anglaise. Ich habe die Adresse unseres Besuchs vergessen, aber ich rufe [...] zurĂŒck, dass es in einer modernen [...] Nachbarschaft nahe dem Isar-Fluss auf der Nordostseite [...]der Stadt war, in der eine Woche oder [...]zwei frĂŒher ich mich eine Leistung der alten englischen Musik gesorgt hatte. De lĂ , vous montez jusqu'Ă  la hauteur de la centrale d'Eglisau en [...] longeant la rive allemande du Rhin puis vous franchissez [...] Ă  nouveau le fleuve pour revenir Ă  Kaiserstuhl par le cĂŽtĂ© suisse. Von dort gehen Sie dem deutschen Rheinufer entlang aufwĂ€rts bis zur Höhe [...] des Kraftwerks Eglisau, wo Sie den Rhein wieder [...] ĂŒberqueren und auf der Schweizer Seite zurĂŒck nach Kaiserstuhl gelangen. Du cĂŽtĂ© du bord du fleuve Clyde Street, pour Ă©clairer les colonnes, des Light Up chromatismes et d'Ă©tat de conservation, pourra Ă©clairer le public sur l'histoire et l'art romain par thĂšmes. Die Außenbeleuchtung erstreckt sich auf zwei Technik, GrĂ¶ĂŸe, Farbgebung und Erhaltungszustand sind, werden das Publikum anhand von Themenbereichen durch die römische Geschichte und Kunst fĂŒhren können. Cet important centre touristique se lĂšve sur une promontoire Ă  cĂŽtĂ© de l'embouchure du fleuve Esino, aux pieds du Mont San Defendente, m. 1315, d'oĂč vient le magnifique marbre noir et blanc-noir, qui donnait emploi Ă  la plus parte de la population. Es ist ein wichtiges touristisches Zentrum, welches durch das Gebirge neben dem Ursprung des Baches Esino unterhalb des rauen Berges San Defendente, aufkam. In den Höhlen des Berges, 1315m, gewann man damals einen wunderschönen schwarzen und weiß-schwarzen Marmor, welcher dem grĂ¶ĂŸten Teil der Bevölkerung Arbeit verschaffte. DĂ©sirant lutter contre les risques d'un dĂ©veloppement chaotique, et bien structurĂ© autour de la voirie, jouant de la dialectique de l'axe de passage et des secteurs plus rĂ©servĂ©s, encore que la route proposĂ©e aboutisse Ă  la forĂȘt en impasse, le projet a cependant le [...] mĂ©rite de proposer, [...] perpendiculairement et de chaque cĂŽtĂ© de l'axe, une structure rĂ©guliĂšre en bandes, classique, Ă©voquant manifestement un parcellaire agraire, mĂ©nageant tout un jeu local entre distances et proximitĂ©s, espaces publics et espaces privĂ©s, le tout dans une continuitĂ© intĂ©ressante Ă  l'Ă©chelle des grandes structures du territoire que sont le fleuve et la forĂȘt. Das Projekt, das die Risiken einer chaotischen Entwicklung bekĂ€mpfen will und eine gute Struktur rund um die Fahrbahnen aufweist, da es auf die Dialektik der Erschliessungssachse und reservierter Sektoren setzt, auch wenn die vorgeschlagene Strasse im Wald als Sackgasse endet, [...] hat den Vorteil, dass es [...] quer und an jeder Seite der Achse eine gleichmĂ€ssige, klassische Bandstruktur aufweist, die an landwirtschaftliche Parzellen erinnert und auf lokaler Ebene Entfernung und NĂ€he, öffentliche und private RĂ€ume miteinander in Beziehung setzt, und das Ganze in einer interessanten KontinuitĂ€t der ĂŒbergeordneten GelĂ€ndestruktur - des Waldes und des Flusses.

Lesfleuves d'Europe sont à sec. Depuis déjà plusieurs semaines, le sud de l'Europe brûle et ses cours d'eau s'assÚchent. Mais la vague de

LA FRANCE ET L'ALLEMAGNE DANS L'AFRIQUE CENTRALE LA DÉLIMITATION DU CAMEROUN ET DU CONGO FRANÇAIS La France et l’Allemagne viennent de signer relativement Ă  la dĂ©limitation de leurs possessions respectives dans le Centre africain un accord que les Chambres françaises vont ĂȘtre appelĂ©es Ă  ratifier. Cet accord met fin Ă  une situation Ă©pineuse et dĂ©licate qui, surtout dans ces derniĂšres annĂ©es, menaçait de devenir une source de complications d’ordres divers. L’Allemagne a obtenu le prolongement de la colonie du Cameroun juqu’aux rives du Chari, la France le prolongement de la frontiĂšre occidentale du Congo français jusqu’au lac Tchad. La part que s’est rĂ©servĂ©e l’Allemagne, si elle n’a pas rĂ©pondu complĂštement Ă  ses espĂ©rances ambitieuses, peut ĂȘtre jugĂ©e satisfaisante, et ses explorateurs pourront la considĂ©rer comme une digne rĂ©compense de leurs fatigues et de leurs labeurs. L’Ɠuvre commencĂ©e il y a dix ans Ă  peine par la prise de possession de quelques localitĂ©s insignifiantes sur le littoral se termine aujourd’hui aux rives du Chari. Tandis que le nouveau domaine de l’Allemagne nettement dĂ©limitĂ© de tous cĂŽtĂ©s est dĂ©sormais Ă  l’abri de toutes contestations, les immenses territoires reconnus Ă  la France par l’accord du 4 fĂ©vrier 1894 peuvent lui ĂȘtre disputĂ©s, dans une certaine mesure, par des concurrens. Sur le haut Oubangui et sur le haut Chari nous restons en prĂ©sence des Anglais et des Belges, qui entendent rĂ©clamer leur grosse part. NĂ©anmoins un grand pas a Ă©tĂ© fait dans la voie du partage politique dĂ©finitif de l’Afrique, par l’arrangement franco-allemand, et le temps n’est certainement pas Ă©loignĂ© oĂč l’on verra les nations europĂ©ennes dĂ©penser leur activitĂ© dans le champ qu’elles se seront d’un commun accord assignĂ©, sans pour cela ĂȘtre les unes pour les autres une source de difficultĂ©s et de gĂȘne. L’enchevĂȘtrement de causes et de circonstances qui auront amenĂ© l’Europe Ă  se partager le Centre africain sera alors une histoire intĂ©ressante Ă  connaĂźtre, et la formation territoriale du Cameroun, qui peut dĂšs maintenant ĂȘtre racontĂ©e, sera un des chapitres les plus importans de ce rĂ©cit. On y admirera la clairvoyance avec laquelle a Ă©tĂ© choisi sur le littoral l’emplacement de la future colonie du Cameroun, la dĂ©cision et l’énergie qui ont prĂ©sidĂ© Ă  sa fondation, l’esprit de suite et de mĂ©thode qui ont contribuĂ© Ă  son accroissement. L’histoire du Congo français, intimement liĂ©e Ă  celle du Cameroun, fera ressortir de son cĂŽtĂ© la grandeur et la tĂ©nacitĂ© des efforts que nous avons dĂ©ployĂ©s pour contrecarrer les entreprises tentĂ©es d’autre part. Dans la lutte de vitesse au cƓur du continent africain qui eut lieu entre les explorateurs allemands et les explorateurs français, ceux-ci l’ont emportĂ©, et leur victoire, qui est aussi celle de tous ceux qui ont organisĂ© et soutenu leurs missions, a eu comme consĂ©quence l’abandon par l’Allemagne Ă  la France du Soudan oriental et la possibilitĂ© pour cette derniĂšre de constituer des rives du Congo au bord de la MĂ©diterranĂ©e un immense empire africain. I L’établissement des Allemands au Cameroun est de date rĂ©cente. A la fin de 1883, la prospĂ©ritĂ© croissante de l’Allemagne, le dĂ©veloppement du commerce et de l’industrie, l’augmentation rapide de la population, l’émigration d’une partie des habitans et des capitaux Ă  l’étranger, les exigences de la marine militaire et marchande, peut-ĂȘtre aussi le secret dĂ©sir de fortifier l’unitĂ© de l’empire en donnant Ă  la rĂ©union d’Etats qui le formaient des colonies impĂ©riales, tous ces motifs dĂ©cidĂšrent le gouvernement allemand Ă  rechercher dans les diverses parties du globe les points oĂč il pourrait hisser son pavillon et crĂ©er des Ă©tablissemens coloniaux. La cĂŽte du Cameroun dans la baie de Biafra attira particuliĂšrement son attention. Le pays n’avait pas encore Ă©tĂ© occupĂ©, du moins officiellement, par une puissance europĂ©enne ; il Ă©tait sain, il paraissait appelĂ© Ă  un grand avenir. Sous cette zone torride, le massif montagneux du Cameroun, s’élevant du bord mĂȘme de l’OcĂ©an Ă  4500 mĂštres de haut, offrait des conditions de tempĂ©rature et de climat telles qu’il Ă©tait signalĂ© depuis longtemps par les voyageurs comme devant servir aux EuropĂ©ens de colonie de peuplement et mĂȘme de station de convalescens. Au pied de la Montagne du Ciel ainsi l’appelaient les indigĂšnes, l’embouchure du fleuve Cameroun offrait un mouillage beaucoup plus favorable que la plupart des embouchures des riviĂšres qui se jettent dans le golfe de GuinĂ©e ; ce fleuve Ă©tait large et navigable sur une assez grande Ă©tendue. Les habitans de la cĂŽte Ă©taient depuis longtemps habituĂ©s au contact des EuropĂ©ens ; ils faisaient avec eux un commerce des plus actifs. L’Allemagne pouvait d’ailleurs se croire quelques droits Ă  la possession de cette rĂ©gion. DĂšs 1870, Henri Barth avait parcouru l’intĂ©rieur du pays et atteint le premier les rives de la haute BĂ©nouĂ©. Quelques annĂ©es plus tard, Rohlfs avait descendu cette riviĂšre, Flegel l’avait remontĂ©e. A la suite des indications fournies par ce dernier, des maisons allemandes avaient Ă©tabli des factoreries Ă  proximitĂ© du fleuve Cameroun et y avaient acquis une situation commerciale prĂ©pondĂ©rante. Chaque annĂ©e cette prĂ©pondĂ©rance s’accentuait. De 1861 Ă  1883, l’exportation par navires de Hambourg au Cameroun s’était Ă©levĂ©e de 3 300 tonnes Ă  47 000 tonnes ; l’importation avait augmentĂ© dans de semblables proportions. Les relations des indigĂšnes avec les commerçans europĂ©ens Ă©taient empreintes d’une cordialitĂ© telle que plusieurs chefs du pays avaient signĂ© avec les reprĂ©sentans de Hambourg et de BrĂšme des traitĂ©s qui constituaient de vĂ©ritables donations de territoires en faveur de ces derniers. Aussi quand, en 1883, le prince de Bismarck demanda aux Chambres de commerce de Hambourg, de Lubeck et de BrĂȘme quelles seraient les mesures les plus propres Ă  dĂ©velopper et Ă  protĂ©ger le commerce allemand sur la cĂŽte occidentale d’Afrique, ces derniĂšres conclurent-elles Ă  la prise de possession du littoral du Cameroun par l’Allemagne. La chambre de commerce de Hambourg fut particuliĂšrement nette Ă  cet Ă©gard. AprĂšs avoir passĂ© en revue la situation politique et commerciale de cette portion de la cĂŽte occidentale d’Afrique, elle demanda formellement l’occupation immĂ©diate de la baie de Biafra et la crĂ©ation d’une station navale dans ces parages. C’était aller au-devant des dĂ©sirs du prince de Bismarck. Se trouvant appuyĂ©, ce dernier entra rĂ©solument dans la voie que lui indiquait le commerce hansĂ©atique. Des instructions dĂ©taillĂ©es furent donnĂ©es Ă  l’illustre explorateur Nachtigal, qui fut, pour la circonstance, nommĂ© avec pleins pouvoirs commissaire impĂ©rial Ă  la cĂŽte occidentale d’Afrique et reçut, le 19 mai 1884, l’ordre de s’embarquer sans dĂ©lai Ă  Lisbonne. Il fallait agir avec d’autant plus de promptitude et d’énergie que l’Angleterre avait des visĂ©es sur cette cĂŽte. Elle y avait mĂȘme pris pied en un point qu’elle s’était fait cĂ©der en 1837 par le roi de Bembia. En ce point, qu’on avait nommĂ© Victoria, le missionnaire Saker avait fondĂ© en 1858 une station de missionnaires qu’entretenait et subventionnait la SociĂ©tĂ© baptiste de Londres. Le premier qui avait atteint la cime du Cameroun Ă©tait le capitaine Burton, qui y avait arborĂ© en 1861 le drapeau de la Grande-Bretagne. Depuis, les agens consulaires anglais envoyĂ©s dans la contrĂ©e, et notamment le dernier, M. Hewet, n’avaient cessĂ© de solliciter le Foreign-Office de reconnaĂźtre les faits accomplis et de leur donner une sanction par la dĂ©claration officielle du protectorat anglais sur tout le littoral. Aux sollicitations des agens consulaires se joignaient les efforts des missionnaires baptistes et les dĂ©sirs des indigĂšnes, qui dans ces derniers temps avaient revĂȘtu le caractĂšre de manifestations publiques. Mais, malgrĂ© ces invitations et leur caractĂšre pressant, le cabinet de Londres ne voulait pas se prononcer. M. Gladstone, alors au ministĂšre, avait abandonnĂ© la politique impĂ©riale » inaugurĂ©e par Beaconsfield, et, fidĂšle aux traditions de l’école de Manchester, entendait ne dĂ©penser pour l’extension de l’empire colonial britannique ni un soldat ni un Ă©cu. Volontiers mĂȘme il abandonnait certaines portions de cet empire rĂ©cemment annexĂ©es sous le ministĂšre de son prĂ©dĂ©cesseur. Dans l’Afrique australe, Ă  la suite de la bataille de Majuba-Hill, il avait accordĂ© au Transwaal une sorte de demi-indĂ©pendance ; en Asie, il faisait retirer les troupes anglaises de l’Afghanistan, et ne voulait plus garder les territoires que lord Beaconsfield avait cherchĂ© Ă  incorporer Ă  l’Inde pour donner Ă  cette derniĂšre ce qu’on appelait alors une frontiĂšre scientifique. Sur la cĂŽte occidentale d’Afrique, les pĂ©titions annexionnistes des indigĂšnes et de ses nationaux le laissaient indiffĂ©rent. Il ne fallut rien moins que le dĂ©part de Nachtigal pour le forcer Ă  prendre une dĂ©cision. Alors seulement fut donnĂ© au consul Hewet l’ordre de prendre possession immĂ©diate de la cĂŽte au nom de l’Angleterre. Hewet s’embarqua sur-le-champ, fit toute diligence, mais ne put arriver en vue du Cameroun que le 19 juillet. Nachtigal y Ă©tait depuis le 15. Sans perdre une minute, le commissaire allemand avait convoquĂ© les chefs indigĂšnes amis et cliens des maisons allemandes, conclu avec eux des traitĂ©s et fait accepter le protectorat allemand. Tout avait Ă©tĂ© terminĂ© le jour mĂȘme Ă  minuit. Hewet ne put que remettre Ă  Nachtigal une protestation dans laquelle il rĂ©servait les droits antĂ©rieurs de l’Angleterre sur le pays. Pour une fois, dans l’histoire de ses aventures coloniales, l’Angleterre s’était laissĂ© devancer et avait laissĂ© prendre par une puissance europĂ©enne une cĂŽte qu’elle convoitait. Nachtigal ne tint d’ailleurs aucun compte de la protestation du consul anglais et ne tarda pas Ă  montrer que l’Allemagne Ă©tait bien rĂ©ellement la maĂźtresse dans ces rĂ©gions. Des indigĂšnes partisans des Anglais ayant voulu protester contre la prise de possession de leur territoire, il fit appeler la flotte impĂ©riale, qui bombarda et dĂ©truisit les villages rĂ©calcitrans. Un grand nombre d’indigĂšnes furent massacrĂ©s. Ayant ainsi affermi son autoritĂ©, Nachtigal s’occupa d’étendre le nouveau domaine qu’il venait de donner Ă  l’Allemagne. Il descendit vers le sud et occupa la cĂŽte sur une Ă©tendue de 160 kilomĂštres jusqu’à Grand-Batanga, oĂč il dut s’arrĂȘter, car lĂ  commençait le territoire appartenant Ă  la France. Il remonta alors au nord, dans le dessein de procĂ©der Ă  de nouvelles annexions ; mais lĂ  une dĂ©sagrĂ©able surprise l’attendait tout le pays venait d’ĂȘtre annexĂ© par Hewet depuis le pied du Cameroun jusqu’aux bouches du Niger. Celui-ci en effet, aussitĂŽt sa protestation remise, faisant preuve du plus grand sang-froid, avait dĂ©clarĂ© anglaise la station de Victoria, puis conclu des traitĂ©s avec les chefs indigĂšnes du littoral, de maniĂšre Ă  empĂȘcher toute extension de la colonie allemande vers le nord. Force fut donc Ă  Nachtigal de se contenter de la partie du littoral depuis le mont Cameroun jusqu’à Grand-Batanga et, Ă  la fin de 1884, la colonie nouvelle comprit ainsi le mont Cameroun, les bouches du Mingo, l’embouchure du fleuve Cameroun et, dans le delta de la riviĂšre Edia, le territoire de Malimba avec la ville de ce nom. II La nouvelle colonie allemande se trouvait donc avoir pour voisins des territoires anglais au nord et des territoires français au sud. Les Anglais s’étaient Ă©tablis Ă  Lagos en 1861, la France au Gabon on 1842, et depuis les deux nations n’avaient cessĂ© de s’étendre l’une vers le sud, l’autre vers le nord, allant ainsi Ă  la rencontre l’une de l’autre. Français et Anglais avaient donc pu se croire appelĂ©s Ă  devenir les maĂźtres exclusifs de la cĂŽte, ’jusqu’au jour oĂč les Allemands abordĂšrent au Cameroun. On conçoit le dĂ©sagrĂ©ment qu’ils durent Ă©prouver de la fondation de la nouvelle colonie. Sur ce littoral qu’ils considĂ©raient volontiers comme leur futur domaine, un tiers venait qui s’en appropriait la plus belle et la plus salubre partie. Ce nouveau voisinage n’était pas d’ailleurs sans leur inspirer quelques inquiĂ©tudes. Les Allemands en Ă©taient alors Ă  la premiĂšre pĂ©riode de leur fiĂšvre coloniale ; ils n’avaient d’autre dĂ©sir que d’agrandir le plus possible leur nouveau domaine, sans se soucier outre mesure des droits acquis par leurs devanciers. Des empiĂ©temens de leur part Ă©taient Ă  redouter d’autant plus que les points occupĂ©s par eux se trouvaient enchevĂȘtrĂ©s sur le littoral au milieu des Ă©tablissemens français et anglais. Il fallait bien se rĂ©signer cependant, et puisqu’on n’avait pu empĂȘcher un tel voisinage, le mieux Ă©tait de s’en accommoder et de chercher Ă  Ă©liminer toute cause de conflit. C’est ce que comprirent l’Angleterre et la France, qui se rĂ©solurent Ă  convier l’Allemagne Ă  la dĂ©limitation de leurs territoires rĂ©ciproques. L’Angleterre entra la premiĂšre dans cette voie. Faisant contre mauvaise fortune bon cƓur, elle avait dĂšs le 27 octobre 1884 reconnu le fait accompli en ce qui concernait l’occupation du Cameroun par l’Allemagne et transmis en ce sens une dĂ©claration Ă  Berlin. Des pourparlers s’engagĂšrent aussitĂŽt aprĂšs la note remise entre lord Granville et le prince de Bismarck pour le tracĂ© d’une frontiĂšre commune entre les Ă©tablissemens anglais et les Ă©tablissemens allemands de la cĂŽte occidentale d’Afrique. L’entente fut difficile Ă  Ă©tablir, parce que le gouvernement allemand voulait englober dans sa possession le massif du Cameroun tout entier, tandis que l’Angleterre en poursuivait le partage. Les nĂ©gociations se prolongĂšrent deux mois ; enfin, Ă  la suite d’une mission remplie auprĂšs du cabinet de Londres par le comte Herbert de Bismarck, un premier traitĂ© fixa, le 7 mai 1885, les limites des sphĂšres d’influence de l’Allemagne et de l’Angleterre dans le golfe de GuinĂ©e. La frontiĂšre adoptĂ©e fut, sur le littoral, l’embouchure du Rio-del-Bey ; Ă  l’intĂ©rieur, une ligne longeant la rive droite de ce cours d’eau depuis son embouchure jusqu’à sa source, puis se dirigeant droit vers la rive gauche de la riviĂšre du Vieux-Calabar et se terminant Ă  un point marquĂ© par le mot rapids sur la carte anglaise de l’AmirautĂ©. La ligne de dĂ©marcation ne fut pas alors poussĂ©e plus loin. On n’avait pas de donnĂ©es gĂ©ographiques sur la rĂ©gion au-delĂ  des rapides du Vieux-Calabar, et ce point lui-mĂȘme n’avait Ă©tĂ© choisi que parce qu’il marquait la limite alors connue du cours du Vieux-Calabar, atteint en 1842 par le capitaine Bancroft. Il faut dire aussi que l’Allemagne n’avait pas voulu s’engager au-delĂ , afin de rĂ©server l’avenir. Ce que le sang-froid du consul Hewet annexant le pays jusqu’aux rives du Niger avait empĂȘchĂ© Nachtigal de faire, le gouvernement allemand espĂ©rait par voie diplomatique l’obtenir. Il rĂȘvait de donner Ă  la colonie comme frontiĂšre nord au-delĂ  des rapides les rives mĂȘmes du Niger et de la BĂ©nouĂ©. Mais il avait comptĂ© sans l’esprit d’entreprise des Anglais. Ceux-ci, maĂźtres des embouchures du Niger, dont le cours infĂ©rieur Ă©tait exempt d’obstacles naturels, s’empressĂšrent de se servir de cette magnifique voie fluviale pour Ă©tendre leur influence sur les pays situĂ©s le long de son cours et de ses affluons. Des compagnies anglaises rivales se disputaient le commerce de ces rĂ©gions. Toutes fusionnĂšrent, et la National African Company, qui les absorba, finit par rĂ©gner sans conteste sur le moyen Niger et sur la BĂ©nouĂ©. En 1886, une charte royale lui fut octroyĂ©e et lui confĂ©ra une vraie royautĂ©, en l’autorisant Ă  lever des troupes, Ă  battre monnaie, Ă  faire des lois, avec l’assentiment du sous-secrĂ©taire d’Etat. Elle prit alors le nom de Royal Niger Company ; lord Aberdare en devint le prĂ©sident. Elle possĂ©da cent cinquante factoreries, et ses bateaux remontĂšrent le Niger jusqu’aux rapides de Boussa, Ă  736 kilomĂštres de la mer, et la BĂ©nouĂ© jusqu’à Yola, sur un parcours de 720 kilomĂštres. Devant de tels progrĂšs accomplis en quelques mois et le dĂ©ploiement d’une activitĂ© pareille, l’Allemagne comprit que tout espoir de s’étendre vers le Niger et la BĂ©nouĂ© devait ĂȘtre abandonnĂ© par la colonie du Cameroun. Elle craignit mĂȘme que cette colonie ne fĂ»t enveloppĂ©e de tous cĂŽtĂ©s et rĂ©duite Ă  une Ă©troite bande de littoral. Bien n’était plus facile en effet Ă  la Compagnie du Niger, qui avait pris une position dominante sur la BĂ©nouĂ©, que de descendre vers le sud, de conclure des traitĂ©s avec le sultan de l’Adamaoua et de fonder des Ă©tablissemens dans le pays situĂ© en arriĂšre de la cĂŽte du Cameroun. Sous l’empire de ces apprĂ©hensions, le cabinet de Berlin demanda de lui-mĂȘme la prolongation de la ligne de dĂ©marcation du Vieux-Calabar. L’Angleterre ayant bien voulu y consentir, il fut convenu par le protocole du 2 aoĂ»t 1886 que cette ligne serait prolongĂ©e en droite ligne vers Yola, Ă  l’orient et tout prĂšs de cette ville, en un point qu’un examen ultĂ©rieur ferait reconnaĂźtre comme se prĂȘtant pratiquement Ă  la dĂ©termination d’une frontiĂšre. Au cours de ces laborieuses nĂ©gociations avec l’Angleterre, le gouvernement allemand avait engagĂ© des pourparlers avec la France afin de rĂ©gler d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale la situation respective de tous les Ă©tablissemens français et allemands Ă  la cĂŽte occidentale d’Afrique. En 1884, le docteur Nachtigal avait arborĂ© le pavillon allemand non seulement sur le littoral de Cameroun, mais encore sur tous les points de la cĂŽte atlantique africaine qui n’étaient pas occupĂ©s d’une maniĂšre effective par une puissance europĂ©enne. C’est ainsi que des prises de possession avaient eu lieu au midi du SĂ©nĂ©gal, au fond du golfe de BĂ©nin, dans la baie de Biafra, sur le littoral situĂ© au nord du fleuve Orange. Au midi du SĂ©nĂ©gal, l’Allemagne s’était attribuĂ© la contrĂ©e comprise entre la rive gauche du Rio-Pongo et la rive droite de la Dubreka ; sur la cĂŽte de BĂ©nin, elle avait mis la main sur Togo et Porto-Seguro ; au nord du fleuve Orange, et le avait occupĂ© Angra-Pequena. L’occupation d’Angra-Pequena pouvait ĂȘtre indiffĂ©rente Ă  la France ; mais il n’en Ă©tait pas de mĂȘme de l’occupation des autres points de la cĂŽte. Si l’Allemagne pouvait faire valoir Ă  l’appui de ses prĂ©tentions sur le Bio-Pongo et la Dubreka les traitĂ©s passĂ©s en 1884 par des agens de la maison Kölin, de Stuttgard, avec des chefs indigĂšnes, la France allĂ©guait que ce chef n’avait aucun titre pour aliĂ©ner un territoire ne lui appartenant pas, car il Ă©tait sous la dĂ©pendance de chefs plus puissans qui avaient conclu avec elle des traitĂ©s antĂ©rieurs engageant Ă  la fois eux et leurs vassaux. Sur la cĂŽte de BĂ©nin, l’Allemagne avait bien pu occuper Porto-Seguro en vertu d’un traitĂ© conclu avec le roi de la contrĂ©e, mais la France dĂ©clarait que ce pays lui appartenait de par une convention antĂ©rieure. Il n’était pas jusqu’à certains points du littoral mĂȘme de la nouvelle colonie du Cameroun sur lesquels la France ne pĂ»t faire valoir quelques droits. C’est ainsi que la localitĂ© de Malimba, sur le littoral au midi du mont Cameroun, dĂ©clarĂ©e possession allemande par Nachtigal, pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme possession française depuis 1869, en vertu de traitĂ©s passĂ©s avec les chefs du pays. Toutes ces acquisitions avaient Ă©tĂ© faites avec une telle absence de scrupules, que le gouvernement allemand lui-mĂȘme ne se sentait pas rassurĂ© sur leur lĂ©gitimitĂ© et ne faisait aucune difficultĂ© d’en convenir. En manifestant au gouvernement français son dĂ©sir de voir rĂ©gler d’un commun accord la situation rĂ©sultant des prises de possession effectuĂ©es par les commissaires allemands, le prince de Bismarck Ă©crivait, le 13 septembre 1884, que si, parmi les acquisitions allemandes, il s’en trouvait qui pussent ne pas s’accorder avec les droits et la politique de la France, son intention n’était pas de les maintenir ». Ce tĂ©moignage de bon vouloir et cette loyautĂ© ne laissĂšrent pas le gouvernement français insensible, et M. Ferry, qui ne voulut pas rester en arriĂšre de courtoisie, fit rĂ©pondre, par l’intermĂ©diaire de M. de Courcel, que le gouvernement de la RĂ©publique française n’était pas moins dĂ©sireux que le gouvernement impĂ©rial de rĂ©gler dans un esprit de bonne entente mutuelle les rapports de voisinage pouvant rĂ©sulter de la prise de possession, au nom de l’Empire allemand, de plusieurs points de la cĂŽte occidentale d’Afrique Ă  proximitĂ© des Ă©tablissemens français », et exprima la confiance que les deux gouvernemens n’auraient pas de peine Ă  s’entendre sur les dĂ©limitations rĂ©ciproques Ă  intervenir. C’est dans ces conditions, si favorables Ă  un bon accord, que fut signĂ©, le 24 dĂ©cembre 1885, entre M. de Courcel, ambassadeur de la RĂ©publique française Ă  Berlin, et le comte Herbert de Bismarck, le protocole dĂ©limitant la sphĂšre d’influence en Afrique des deux puissances intĂ©ressĂ©es. Naturellement le Cameroun fut compris dans cet arrangement. Un esprit de grande conciliation prĂ©sida Ă  cette entente. Des concessions mutuelles furent faites de part et d’autre. L’Allemagne renonça Ă  toutes prĂ©tentions sur le littoral au midi du SĂ©nĂ©gal, entre le Rio-Pongo et la MellacorĂ©e. En Ă©change, la France reconnut Ă  l’Allemagne les villes de Porto-Seguro et de Petit-Popo, sur la cĂŽte des Esclaves, et abandonna Ă  la colonie de Cameroun la ville de Grand-Batanga. La frontiĂšre nouvelle de cette colonie se trouva ainsi reportĂ©e de 60 kilomĂštres plus au sud. La ligne de dĂ©marcation entre le Congo français et le Cameroun partit de l’embouchure de la riviĂšre Campo, puis, suivant le 2° 2’ de latitude nord, dut se prolonger Ă  l’intĂ©rieur jusqu’au 12° 40’ de longitude est de Paris. Au nord de cette ligne le gouvernement français dut s’abstenir de toute action politique ; le gouvernement allemand prit le mĂȘme engagement en ce qui concernait les pays situĂ©s au midi. Tout l’avantage de cette convention revint Ă  la colonie du Cameroun, qui se trouva bĂ©nĂ©ficier, par la cession de 00 kilomĂštres de cĂŽtes, des sacrifices consentis par l’Allemagne sur d’autres points du littoral africain. III Les deux conventions conclues, au cours de l’annĂ©e 1883, par l’Allemagne avec la France et l’Angleterre, peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme les actes constitutifs de la colonie du Cameroun. L’accord anglo-allemand donnait Ă  cette colonie une frontiĂšre dĂ©finie au nord, l’accord franco-allemand, une frontiĂšre prĂ©cise au midi. Compris dans ces limites, le territoire du Cameroun eut la forme d’un trapĂšze dont les deux cĂŽtĂ©s parallĂšles furent reprĂ©sentĂ©s Ă  l’est par la ligne du littoral et Ă  l’ouest par le mĂ©ridien 12° 40’ de Paris, dont les deux autres le furent au nord par la ligne frontiĂšre tirĂ©e du Rio-del-Rey Ă  Yola, au midi par la ligne de dĂ©marcation tracĂ©e entre le Cameroun et le Congo français. L’aire de ce trapĂšze Ă©galait en Ă©tendue la moitiĂ© de l’Allemagne. Certes, il y avait lĂ  pour elle un territoire suffisant pour assurer Ă  l’activitĂ© de ses nationaux pendant de longues annĂ©es le plus magnifique champ d’action, d’autant plus qu’en dehors de la zone cĂŽtiĂšre tout l’intĂ©rieur du pays Ă©tait inexplorĂ© ; mais l’ambition des nouveaux maĂźtres du Cameroun ne put se borner Ă  cet horizon, si vaste fĂ»t-il, et, au lendemain mĂȘme de la signature de la convention franco-allemande, ils ne voulurent voir dans la nouvelle colonie qu’une amorce, qu’un embryon d’une colonie plus vaste encore. Sans doute, il ne fallait pas songer Ă  Ă©tendre leurs possessions vers le nord et vers le sud de ces cĂŽtĂ©s, les conventions conclues avec l’Angleterre et la France leur avaient imposĂ© des limites inflexibles. Mais du cĂŽtĂ© de l’est, vers l’intĂ©rieur du continent africain, la frontiĂšre restait ouverte. Le mĂ©ridien 12° 40’ n’avait Ă©tĂ© indiquĂ© que comme une ligne provisoire. Au-delĂ , le pays Ă©tait au premier occupant. Tout le centre de l’Afrique se trouvait lĂ , attendant un maĂźtre europĂ©en l’Adamaoua, le Baghirmi, le WadaĂŻ, le Kanem, jusqu’aux rives lointaines du Nil, quel empire colonial acquis Ă  l’Allemagne ! Ce rĂȘve, tout bon colonial » allemand l’eut sous les yeux, et Ă  sa rĂ©alisation travaillĂšrent les gouverneurs du Cameroun et les explorateurs. Il faut avouer que les uns et les autres firent preuve dans leurs entreprises de beaucoup de tĂ©nacitĂ©, d’esprit de suite et de mĂ©thode. Le littoral fut choisi comme base d’opĂ©rations, et l’intĂ©rieur du pays attaquĂ© par plusieurs points que l’on jugea les plus vulnĂ©rables. Trois fleuves descendaient des chaĂźnes cĂŽtiĂšres vers le golfe de Biafra le Vieux-Calabar au nord, la Sannaga au centre, le Njong au midi ; ils furent utilisĂ©s tous trois comme autant de voies de pĂ©nĂ©tration vers l’intĂ©rieur. La rĂ©gion nord fut explorĂ©e par le docteur Zintgraff. Ayant quittĂ© Barombi en dĂ©cembre 1888, Zintgraff visita le pays de Bali, arriva Ă  Ibi sur la BĂ©nouĂ© et gagna Yola, capitale de l’Adamaoua, en passant par Gatschka, puis revint Ă  la cĂŽte. Un an plus tard, le capitaine Kund et le lieutenant Tappenbeck avaient reconnu le cours de la Sannaga, fondĂ© la station de Jaunde. Kund, malade, rentrait Ă  la cĂŽte, mais Tappenbeck poussait jusqu’à Nghila, oĂč la mort venait le surprendre. SuccĂ©dant Ă  Tappenbeck, Morgen reprit l’exploration au point oĂč elle avait Ă©tĂ© laissĂ©e, et arriva Ă  Nghila en octobre 1890, puis de lĂ  se dirigea sur NgaoundĂ©rĂ© et la haute BĂ©nouĂ©. Il put visiter l’Adamaoua mĂ©ridional et passer du bassin de la Sannaga dans celui du Niger janvier 1891, mais ne put atteindre aux sources de la BĂ©nouĂ©, et le capitaine de Gravenreuth, chargĂ© de continuer son Ɠuvre, se faisait tuer dans un combat livrĂ© aux indigĂšnes novembre 1891. Son successeur fut Ramsay, qui arriva prĂ©cĂ©dĂ© d’une grande rĂ©putation d’habiletĂ©, acquise Ă  la cĂŽte orientale d’Afrique. Dans le dessein de faire Ă©chec aux tentatives des explorateurs français qui prenaient de l’avance sur les affluens septentrionaux du Congo et menaçaient d’atteindre le Baghirmi et le lac Tchad, Ramsay se mit en marche Ă  la tĂȘte d’une expĂ©dition de 300 hommes, longea la Sannaga, parvint Ă  la station de Jaunde, qu’il ne put d’ailleurs dĂ©passer, et eut le chagrin de voir son entreprise complĂštement Ă©chouer. Une nouvelle mission du docteur Zintgraff ne devait pas ĂȘtre plus heureuse. Ayant suivi la mĂȘme route qu’il avait ouverte en 1888, Zintgraff Ă©tait parvenu Ă  Bali et de lĂ  comptait gagner I’Adamaoua et le lac Tchad ; mais il dut s’immobiliser sur place, attendant vainement les munitions et les approvisionnemens que devait lui envoyer Ramsay. AprĂšs s’ĂȘtre morfondu 18 mois Ă  Bali, et avoir passĂ© tout ce temps en rĂ©criminations stĂ©riles, Zintgraff dut abandonner la partie. EcƓurĂ© des procĂ©dĂ©s de Ramsay Ă  son Ă©gard, il faisait savoir Ă  l’Office colonial qu’il quittait dĂ©finitivement le service de l’Empire. De son cĂŽtĂ©, rebutĂ© par son Ă©chec, Ramsay quittait le gouvernement de la colonie du Cameroun. Au commencement de 1893, la situation Ă©tait la suivante les Allemands avaient explorĂ© Ă  peu prĂšs toute la rĂ©gion cĂŽtiĂšre ; les bassins du Vieux-Calabar, du Njong, de la Sannaga, avaient Ă©tĂ© reconnus par eux en grande partie. Ils avaient visitĂ© I’Adamaoua mĂ©ridional et avaient atteint la BĂ©nouĂ©. A trois cents kilomĂštres de la cĂŽte, ils avaient fondĂ© les stations de Jaunde, de Balinga et de Balibourg. Mais lĂ  s’étaient bornĂ©s les rĂ©sultats de leurs efforts. Les espĂ©rances qu’ils avaient conçues au dĂ©but avaient Ă©tĂ© loin de se rĂ©aliser. Non seulement ils n’avaient pu pĂ©nĂ©trer au Baghirmi, au lac Tchad et au Chari, mais encore ils n’avaient atteint sur aucun point le mĂ©ridien 12° 40’, qu’ils considĂ©raient comme la frontiĂšre orientale provisoire de leur colonie. Ni le Vieux-Calabar, ni la Sannaga, ni le Njong, dont le cours avait Ă©tĂ© reconnu par eux, n’avaient pu servir de route conduisant fort avant dans l’intĂ©rieur. L’organisation politique du pays ne s’était guĂšre prĂȘtĂ©e non plus au succĂšs de leurs tentatives. ImmĂ©diatement en arriĂšre de la zone littorale, la population indigĂšne se trouvait morcelĂ©e en une foule de petites tribus indĂ©pendantes vivant en luttes perpĂ©tuelles ou bien formĂ©es d’agglomĂ©rations de nĂšgres haoussas dĂ©pendant du sultan d’Yola auquel il fallait demander l’autorisation de traverser leur territoire. Peuplades indĂ©pendantes ou nĂšgres haoussas constituaient ainsi une puissante barriĂšre entre le littoral et les Etats musulmans plus civilisĂ©s de l’Afrique centrale. Enfin, il faut bien le dire, les Allemands n’avaient pas montrĂ© assez de souplesse dans leurs rapports avec les indigĂšnes. Venus pour la plupart de la cĂŽte orientale, les gouverneurs et les explorateurs avaient employĂ© Ă  l’égard des peuplades du Cameroun les mĂȘmes procĂ©dĂ©s violens, la mĂȘme force brutale dont ils s’étaient servis dans l’est africain Ă  l’égard des Arabes trafiquans d’ivoire et chasseurs d’esclaves. Une telle maniĂšre d’agir avait fait le vide devant eux, avait paralysĂ© leurs laborieux efforts et fait aboutir leurs tentatives Ă  des insuccĂšs relatifs. IV Tandis que les Allemands s’épuisaient en vains efforts pour gagner le bassin du Chari et les États musulmans de l’Afrique centrale, les Français Ă©tablis au nord du Congo cherchaient, eux aussi, Ă  s’avancer dans la mĂȘme direction. On sait que la convention franco-allemande de 1885 avait assignĂ© comme frontiĂšre nord au Congo français la riviĂšre Campo et le parallĂšle qui prolonge dans l’intĂ©rieur le cours de cette riviĂšre. D’autre part, deux conventions conclues, la premiĂšre en 1885, la seconde en 1887, entre la France et l’État indĂ©pendant du Congo, avaient donnĂ© comme frontiĂšre limitrophe Ă  leurs possessions respectives la chaĂźne de partage des eaux du Niari-Quillou et du Congo, puis le cours du Congo jusqu’à son confluent avec l’Oubangui, et enfin le cours de l’Oubangui lui-mĂȘme. AprĂšs la conclusion de ces traitĂ©s, la surface du Congo avait la forme d’un triangle fermĂ© d’un cĂŽtĂ© par la mer, de l’autre par le fleuve Congo et l’Oubangui et en haut par le Cameroun. Au nord, Ă  l’est et Ă  l’ouest, notre nouvelle colonie se trouvait donc enserrĂ©e dans des limites soit conventionnelles, soit naturelles, parfaitement dĂ©finies. Il n’y eĂ»t plus eu pour elle d’extension possible si une solution de continuitĂ© ne se fĂ»t trouvĂ©e par bonheur dans la ligne frontiĂšre. La limite nord du Cameroun n’avait pas Ă©tĂ© indiquĂ©e au-delĂ  du 12° 40’ de longitude est. Entre ce mĂ©ridien et la rive droite de l’Oubangui, qui formait la fronture du Congo français, Ă©tait un espace qui avait Ă©tĂ© laissĂ© en dehors de tout tracĂ©. La frontiĂšre du Cameroun n’atteignait pas ainsi la frontiĂšre formĂ©e par l’Oubangui ; le triangle n’était pas fermĂ© Ă  son sommet. Un couloir s’ouvrait devant nous par lequel nous pouvions nous introduire plus avant dans l’intĂ©rieur de l’Afrique. Explorer et reconnaĂźtre ce couloir, s’en assurer la possession soit par des traitĂ©s de protectorat, soit par une occupation effective, aurait dĂ» ĂȘtre la premiĂšre prĂ©occupation de ceux qui n’entendaient pas faire du Congo une simple enclave littorale. Pourtant, pendant les premiĂšres annĂ©es qui suivirent les traitĂ©s de 1885 le but Ă  atteindre n’apparut pas trĂšs nettement aux esprits ; du moins on serait tentĂ© de le croire, car on fit peu d’efforts dans cette voie. De 1885 Ă  1890, une mission d’importance un peu sĂ©rieuse fut seulement organisĂ©e celle de MM. Fourneau et Crampel. Partis en 1887 de la cĂŽte atlantique, Fourneau et Crampel longĂšrent la frontiĂšre nord du Congo français par une route presque parallĂšle Ă  celle qu’avaient suivie quelque temps auparavant, au nord de cette ligne, Kuun et Tappenbeck. Dans cette direction les deux explorateurs français auraient certainement atteint l’Oubangui et reliĂ© la cĂŽte Ă  cette grande riviĂšre par une voie directe, s’ils ne s’étaient heurtĂ©s aux mĂȘmes obstacles qui avaient obligĂ© Kund et Tappenbeck Ă  battre en retraite. En prĂ©sence de l’hostilitĂ© des indigĂšnes, ils durent, comme ces derniers, reculer devant eux et regagner la cĂŽte. De nouvelles tentatives n’eurent lieu qu’en 1890. Cette annĂ©e mĂȘme, un grand Ă©vĂ©nement dans l’histoire du partage politique de l’Afrique avait eu lieu. L’Angleterre et l’Allemagne, ayant rĂ©solu de rĂ©gler une fois pour toutes leurs diffĂ©rends coloniaux, avaient conclu le 2 juillet une convention qui dĂ©limitait d’une maniĂšre prĂ©cise les territoires dans lesquels devait s’exercer leur influence respective. Elles s’étaient notamment partagĂ© les États du sultan de Zanzibar, sans avoir au prĂ©alable demandĂ© le consentement de la France, qui Ă©tait indispensable cependant Ă  la validitĂ© de cet acte, car, par un traitĂ© en date de 1862, le Foreign-Office s’était engagĂ© envers le gouvernement impĂ©rial Ă  ne pas porter atteinte Ă  l’indĂ©pendance du sultan. La France ayant fait entendre ses protestations, un compromis intervint. Le gouvernement français consentit Ă  reconnaĂźtre le nouvel Ă©tat de choses créé par la convention anglo-allemande du 2 juillet 1890, et en Ă©change l’Angleterre reconnut, en mĂȘme temps que notre protectorat sur Madagascar, la sphĂšre de notre influence au midi de nos possessions mĂ©diterranĂ©ennes jusqu’à une ligne tirĂ©e de SaĂŻ sur le Niger moyen Ă  Barroua sur le lac Tchad. » De par ce traitĂ©, tout l’espace s’étendant du midi de l’AlgĂ©rie au Niger moyen et Ă  la rive nord du lac Tchad Ă©tait placĂ© sous notre influence. La frontiĂšre mĂ©ridionale de nos possessions dans le nord de l’Afrique se trouvait reportĂ©e sur le lac Tchad. Cette frontiĂšre mĂȘme n’était plus sĂ©parĂ©e de nos possessions du Congo français que par les pays s’étendant du midi de ce lac Ă  la rive nord du Congo. DĂšs lors, faire de l’AlgĂ©rie, du SĂ©nĂ©gal et du Congo français un seul tout, constituer ainsi un immense empire africain allant des rives de la MĂ©diterranĂ©e au cours du Congo, fut une idĂ©e qui devint familiĂšre Ă  beaucoup d’esprits. La rĂ©alisation parut ne pas prĂ©senter d’obstacles insurmontables. On pouvait accĂ©der au lac Tchad par la route laissĂ©e libre entre la colonie du Cameroun et l’Oubangui, et il faut dire que la topographie et l’hydrographie de la contrĂ©e allaient se prĂȘter admirablement Ă  ce dessein. Deux magnifiques artĂšres fluviales, affluens de la rive droite du Congo, nous ouvraient deux faciles voies de pĂ©nĂ©tration vers le nord, et au-delĂ  de la ligne de faĂźte de leur bassin, une autre grande riviĂšre, le Chari, nous conduisait directement au lac Tchad. La rĂ©union sur les bords de cette nappe d’eau de l’AlgĂ©rie, du SĂ©nĂ©gal et du Congo fut alors la formule simple et concrĂšte qui s’imposa Ă  tous les esprits. En France, oĂč l’on apporte aujourd’hui un si grand intĂ©rĂȘt aux questions coloniales, les bonnes volontĂ©s et les hommes ne pouvaient manquer pour la rĂ©alisation de ce programme. Un comitĂ© composĂ© de noms Ă©minens empruntĂ©s au monde de la presse, de la politique et de la finance se constitua Ă  Paris le 10 dĂ©cembre 1890 sous le nom de ComitĂ© de l’Afrique française, ayant pour objet de reconnaĂźtre le pays compris entre l’Oubangui et le lac Tchad, de dĂ©velopper notre commerce dans cette rĂ©gion, d’y asseoir notre influence et d’acquĂ©rir ainsi les droits du premier occupant. Crampel, dĂ©jĂ  connu par son exploration au nord du Congo et par sa montĂ©e de l’Oubangui, vint offrir son concours au ComitĂ© et exposa un plan simple et pratique qui consistait Ă  remonter par l’embouchure du Congo jusqu’à l’Oubangui, Ă  arriver au Baghirmi, Ă  passer au Bornou, Ă  jalonner la route ainsi suivie par une ligne de traitĂ©s qui supposeraient Ă  l’extension vers l’intĂ©rieur des possessions anglaises et allemandes ; il vit ses offres acceptĂ©es. Le 10 mars 1890 il s’embarquait Ă  Bordeaux, arrivait Ă  l’embouchure du Congo, dont il remontait le cours jusqu’à son confluent avec l’Oubangui, le cours de cet affluent jusqu’au point oĂč cette riviĂšre s’avance le plus au nord, vers le 5°10’ de latitude, franchissait la ligne de faite du bassin de l’Oubangui et du Chari. Trahi par ses guides, il pĂ©rissait Ă  El-Kouti, non sans avoir montrĂ© la route Ă  suivre Ă  ses successeurs. Dybowski, qui vint aprĂšs lui, vengeait sa mort ; mais, vaincu par la maladie, il rentrait en France, laissant son personnel au poste de la haute KĂ©mo, affluent de l’Oubangui, et Casimir Maistre lui succĂ©dait dans son commandement. AccompagnĂ© de MM. de Clozel, de BĂ©hagle et Bonnet de MaiziĂšres, Maistre partait du poste de la KĂ©mo, atteignait le Gribingui, principale branche du Chari, recevait le meilleur accueil des fonctionnaires du sultan du Baghirmi Ă©tablis dans le pays, visitait la ville de LaĂŻ, situĂ©e sur la rive droite du LogonĂ©, et arrivait le 23 mars 1893 Ă  Akassa, ayant le bonheur de ramener sains et saufs ses compagnons aprĂšs une exploration qui n’avait pas durĂ© moins de quatorze mois depuis son arrivĂ©e Ă  Loango et au cours de laquelle il avait parcouru 5 000 kilomĂštres environ. Les tentatives de pĂ©nĂ©tration vers l’intĂ©rieur par l’Oubangui avaient eu lieu aux frais du ComitĂ© de l’Afrique française, qui avait agi sans engager en quoi que ce soit les ressources ou la responsabilitĂ© de l’État. La pĂ©nĂ©tration par l’autre voie navigable, la Sangha, fut l’Ɠuvre exclusive du gouvernement du Congo. DĂšs 1890, un des fonctionnaires de l’administration du Congo, M. Cholet, avait fait une premiĂšre exploration de ce fleuve. Il le remontait jusqu’à son confluent le Ngoko, et le 30 mars atteignait la ville de Comasa. Quelques mois plus tard, MM. Fourneau et Gaillard Ă©tablissaient un poste Ă  Ouesso. L’hostilitĂ© des indigĂšnes les obligeait Ă  regagner le bas-Congo, mais M. de Brazza en personne reprenait leur projet de pĂ©nĂ©tration. En novembre 1891, il installait une station Ă  Bania, faisait franchir au Courbet les rapides qui s’y trouvent, explorait les branches les plus Ă©levĂ©es de la Sangha et faisait en mĂȘme temps Ɠuvre politique en entrant en relations avec le gouverneur ou lamido de NgaoundĂ©rĂ©. Lui-mĂȘme se rendait dans l’Adamaoua mĂ©ridional Ă  Gaza, et en dĂ©cembre 1892 envoyait Ă  Yola un de ses agens, M. Ponel, qui reçut de l’émir le meilleur accueil. Mais dans nos tentatives pour atteindre le lac Tchad, nos efforts ne se bornĂšrent pas seulement Ă  remonter le cours de l’Oubangui et celui de la Sangha. Nous utilisĂąmes aussi les deux routes qu’ouvraient devant nous le SĂ©nĂ©gal et le Niger, et dans ce dessein furent organisĂ©es les deux missions de Monteil et de Mizon. Presque Ă  la mĂȘme Ă©poque oĂč Fourneau et Gaillard partaient pour explorer la Haute-Sangha, oĂč Crampel remontait l’Oubangui, Monteil partait de la cĂŽte occidentale d’Afrique, traversait le pays situĂ© au midi de la boucle du Niger, arrivait Ă  SaĂŻ, puis, longeant la ligne frontiĂšre acceptĂ©e par nous en 1890, visitait les États de Sokoto et de Bornou, touchait aux bords du lac Tchad et terminait enfin Ă  Tripoli un magnifique voyage qui n’a d’analogue que ceux de G. Rohlfs et de Nachtigal dans ces rĂ©gions. De son cĂŽtĂ©, au mois d’octobre 1890, Mizon remontait le Niger ; mais, arrĂȘtĂ© dĂšs le cinquiĂšme jour de sa route par l’hostilitĂ© des indigĂšnes sujets de la Compagnie, il devait se replier avec ses blessĂ©s sur Akassa. Une seconde tentative plus heureuse l’amenait Ă  Yola ; mais lĂ , apprenant l’état troublĂ© de la rĂ©gion au midi du Tchad, il renonçait Ă  aller plus avant et, s’enfonçant droit au sud dans la direction du Congo, il opĂ©rait sa jonction avec M. de Brazza sur les bords de la Sangha. Revenu en Europe au commencement de 1892, Mizon en repartait quelques mois aprĂšs pour l’embouchure du Niger, et au mois d’octobre de la mĂȘme annĂ©e remontait la BĂ©nouĂ© avec deux bateaux, la Mosca et le Sergent-Malamine, quand il eut la malchance de voir l’un d’eux s’échouer sur un banc de sable dans le voisinage du territoire du Mouri. Ce fut pour lui une occasion de nouer des relations avec le sultan du pays, de lui prĂȘter son aide pour vaincre des noirs opposĂ©s Ă  la circulation des caravanes, et d’obtenir de lui un traitĂ© qui plaçait son pays sous le protectorat de la France. Ces opĂ©rations de Mizon ne furent pas du goĂ»t de la Compagnie du Niger. Des notes comminatoires furent adressĂ©es par elle tant Ă  Mizon qu’au gouvernement français lui-mĂȘme. On connaĂźt les diverses phases de la lutte engagĂ©e entre Mizon et la Compagnie les attaques violentes de lord Aberdare contre l’explorateur français Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des actionnaires du Niger en juillet 1893, la menace Ă  lui faite par la Compagnie de couler ses bateaux, l’invitation du gouvernement français Ă  Mizon de rentrer en France, la poussĂ©e de ce dernier sur Yola, le traitĂ© de protectorat qu’il affirma avoir conclu avec le sultan de l’Adamaoua, son dĂ©part d’Yola, la fermeture de ses factoreries et la confiscation de ses marchandises par les agens de la Royal Niger Company. Cette derniĂšre mesure arbitraire Ă©tait contraire aux stipulations de l’Acte de Berlin, qui dĂ©clare que la navigation du Niger et de ses affluens est libre ; que les sujets et les pavillons de toute nation doivent y ĂȘtre traitĂ©s sur le pied d’égalitĂ©, sans aucune distinction. » Mais la Compagnie paraĂźt s’ĂȘtre peu prĂ©occupĂ©e de conformer sa conduite aux prescriptions d’un acte qui cependant fait foi dans le droit public international. Elle veut garder pour elle seule le monopole de l’exploitation du Soudan central, et cherche systĂ©matiquement Ă  Ă©carter tout concurrent qui pourrait lui disputer la prĂ©pondĂ©rance commerciale et gĂȘner son action future. Sur le Haut-Oubangui et sur la Haute-Sangha, comme sur la BĂ©nouĂ© et le moyen Niger, l’Ɠuvre accomplie par nos explorateurs avait Ă©tĂ© Ă©minemment utile aux intĂ©rĂȘts français. Crampel, Dybowski et Maistre avaient conclu des traitĂ©s tout le long de la route qu’ils ont suivie. Le territoire des peuplades vivant sur les bords de l’Oubangui, du Chari, du LogonĂ© et de la Haute-BĂ©nouĂ© se trouvait ainsi placĂ© sous notre influence. Brazza avait annexĂ© pacifiquement le bassin de la Sangha, et Mizon dĂ©clarait avoir fait accepter le protectorat de la France par l’émir d’Yola et les sultans du Bachama et du Mouri. Nous menacions Ă  la fois les Anglais Ă©tablis sur le Niger et la BĂ©nouĂ© et les Allemands du Cameroun. Nous avions entourĂ© leurs possessions respectives d’un rĂ©seau Ă  peu prĂšs complet d’itinĂ©raires ; nous avions mĂȘme pĂ©nĂ©trĂ©, avec Mizon, sur la BĂ©nouĂ©, au centre de leurs territoires. La Compagnie du Niger se voyait disputer non seulement le monopole commercial qu’elle entendait s’arroger, mais encore la possession de territoires qu’elle considĂ©rait comme son domaine exclusif. MĂȘme le voyage du commandant Monteil, qui s’était montrĂ© pourtant si respectueux des dispositions de la convention de 1890, n’avait pas Ă©tĂ© sans Ă©veiller chez elle quelque mĂ©fiance. Quant Ă  la colonie du Cameroun, nous l’avions mise, pour emprunter une expression employĂ©e par la presse allemande, dans une situation plus dĂ©favorable encore. Nous avions contournĂ©, de Yola sur la BĂ©nouĂ© Ă  Ouesso sur la Sangha, tout le territoire du Cameroun. Plus Ă  l’intĂ©rieur nous avions tracĂ© une deuxiĂšme ligne d’investissement du confluent de l’Oubangui Ă  la Haute-BĂ©nouĂ©. Le Cameroun se trouvait ainsi isolĂ© de l’intĂ©rieur africain par deux lignes de postes français Ă©tablis sur la Sangha et l’Oubangui et par les territoires ouverts Ă  notre influence par Brazza, Mizon et Maistre. Entre la colonie allemande et le bassin du Chari s’interposait dĂ©sormais comme une grande barriĂšre une vaste rĂ©gion oĂč nous avions tracĂ© des itinĂ©raires, dĂ©couvert des cours d’eau, Ă©tabli des postes, fait alliance avec des peuples divers. En vain, pour donner de l’air Ă  la colonie, pour lui ouvrir une issue vers le Tchad, le lieutenant de Stetten, aprĂšs l’avortement des missions de Zintgraff et de Bainsay, avait-il tentĂ© une exploration nouvelle. Le rĂ©sultat, bien que des plus fructueux pour les intĂ©rĂȘts allemands, avait Ă©tĂ© au-dessous des espĂ©rances de son auteur. Parti le 23 mars 1893 de Balinga, Stetten, aprĂšs avoir traversĂ© le fertile et populeux pays de Tikar oĂč aucun EuropĂ©en n’avait encore pĂ©nĂ©trĂ©, Ă©tait arrivĂ© Ă  Yola vers la fin de juillet. LĂ , s’il faut l’en croire, il aurait reçu de l’émir d’Yola l’autorisation, en faveur de l’Allemagne seule, d’établir des stations dans les contrĂ©es qu’il avait parcourues jusqu’à la limite sud-est de l’Adamaoua. Mais ses allĂ©gations se trouvĂšrent contestĂ©es par Mizon, qui, survenu Ă  Yola six semaines aprĂšs Stetten, dĂ©clara avoir fait signer le. 25 juin au mĂȘme Ă©mir un traitĂ© de protectorat et y avoir fait ajouter, le 25 aoĂ»t, une clause par laquelle notre rĂ©sident seul devait servir d’intermĂ©diaire entre les indigĂšnes et les EuropĂ©ens. Il est vrai d’ajouter aussi que le lieutenant von Uchtritz, qui avait remplacĂ© Ă  Yola Stetten retournĂ© au Cameroun, refusait de reconnaĂźtre le traitĂ© conclu par Mizon, en allĂ©guant qu’il Ă©tait contraire Ă  la convention franco-allemande du 24 dĂ©cembre 1885, ainsi qu’au traitĂ© conclu prĂ©cĂ©demment entre Stetten et le sultan d’Yola. La situation politique dans l’Adamaoua tournait ainsi Ă  l’imbroglio ; l’autoritĂ© du sultan d’Yola Ă©tait tour Ă  tour invoquĂ©e pour justifier les prĂ©tentions les plus opposĂ©es ; les relations Ă©taient des plus tendues entre explorateurs et, en attendant qu’un peu de lumiĂšre fĂ»t apportĂ© sur la valeur de tous ces traitĂ©s, un conflit qui eĂ»t pu avoir les plus graves consĂ©quences Ă©tait Ă  chaque instant Ă  redouter. V Jusqu’à ces derniers Ă©vĂ©nemens, la Compagnie du Niger et la colonie du Cameroun n’avaient pas vĂ©cu dans des rapports d’excellent voisinage. Leur limite commune, constituĂ©e par le Rio-del-Rey jusqu’à Yola, Ă©tait extrĂȘmement vague et avait donnĂ© lieu Ă  des complications irritantes entre la Compagnie du Niger et le protectorat anglais des Oil-Rivers d’une part et le Cameroun de l’autre. Anglais et Allemands se considĂ©raient d’ailleurs volontiers sur le terrain commercial comme des concurrens dont le plus fort devait Ă©liminer le plus faible ; les uns et les autres avaient aussi des visĂ©es politiques tout opposĂ©es. C’est avec intention des deux cĂŽtĂ©s que la ligne de dĂ©marcation de leurs possessions respectives n’avait pas Ă©tĂ© poussĂ©e au-delĂ  d’Yola. Entre ce point et le lac Tchad, les Anglais espĂ©raient se glisser, et par cette bande Ă©troite joindre leurs possessions du Soudan central Ă  celles du Soudan Ă©gyptien, et constituer ainsi de la cĂŽte Ă  la contre-cĂŽte africaine un empire qui eĂ»t embrassĂ© l’Afrique dans toute sa largeur. Les Allemands, de leur cĂŽtĂ©, entendaient bien prolonger leur colonie jusqu’au Tchad et occuper le plus possible d’espace au nord-ouest d’Yola et vers le Bornou. Des pourparlers pour donner une frontiĂšre dĂ©finitive Ă  leurs possessions avaient Ă©tĂ© engagĂ©s, mais n’avaient pu aboutir. Ni les uns ni les autres n’avaient voulu dĂ©mordre de leurs prĂ©tentions, et la situation eĂ»t pu se prolonger indĂ©finiment avec ce caractĂšre d’indĂ©cision, si les efforts que faisaient les Français pour prendre pied en arriĂšre de leurs sphĂšres d’influence rĂ©ciproques ne les eussent obligĂ©s de se rapprocher. Devant le danger qui les menaçait, l’Angleterre et l’Allemagne crurent qu’il Ă©tait devenu urgent pour elles de s’entendre sur un terrain de conciliation elles se tirent des concessions rĂ©ciproques pour avoir toute libertĂ© de surveiller l’ennemi commun. Le premier rĂ©sultat de cette entente fut les bons services rendus Ă  la mission von Uchtritz par la Compagnie du Niger, qui transporta le personnel et le matĂ©riel de la mission Ă  Yola ; le second fut la signature de la convention du 14 aoĂ»t 1893, qui donna aux deux sphĂšres d’influence anglaise et allemande au Niger et au Cameroun une ligne de dĂ©marcation complĂšte et dĂ©finitive. La limite provisoire tracĂ©e d’abord du Rio-del-Rey aux rapides du Vieux-Calabar, continuĂ©e ensuite jusqu’à, la rive sud du lac Tchad, aboutit en un point situĂ© Ă  35’ Ă  l’est du mĂ©ridien de Kouka, correspondant Ă  la distance entre le mĂ©ridien de Kouka et le 14° de longitude est de Greenwich. A l’ouest de cette ligne, tous les terrains tombĂšrent dans la sphĂšre d’intĂ©rĂȘts allemande. Une certaine portion de territoire Ă  l’est d’Yola ayant pour rayon une ligne partant d’Yola et aboutissant, en un point situĂ© sur la rive gauche de la BĂ©nouĂ©, Ă  5 kilomĂštres de l’embouchure de la riviĂšre Faro, fut cependant rĂ©servĂ©e Ă  l’Angleterre. Il Ă©tait convenu en outre que l’influence allemande, en ce qui concerne ses relations avec la Grande-Bretagne, ne s’étendrait pas au-delĂ  des bassins de la riviĂšre Chari, et que les pays du Darfour, du Kordofan et du Bahr-el-Ghazal, tels qu’ils sont dĂ©limitĂ©s dans la carte publiĂ©e par Justus Perthes en octobre 1891, seraient exclus de la sphĂšre d’influence de l’Allemagne, mĂȘme au cas oĂč il serait dĂ©couvert que des affluens du Chari sont situĂ©s Ă  l’intĂ©rieur de ces pays. Les deux puissances prenaient l’engagement de s’abstenir mutuellement de tout empiĂ©tement sur leurs sphĂšres d’influence rĂ©ciproques ainsi dĂ©terminĂ©es, de renoncer Ă  faire des acquisitions dans la sphĂšre d’influence l’une de l’autre, d’y conclure des traitĂ©s, d’y accepter des droits de souverainetĂ© ou de protectorat, et la Grande-Bretagne reconnaissait qu’elle Ă©tait obligĂ©e d’appliquer, en ce qui concerne la partie du Niger et de ses affluens situĂ©s dans les pays placĂ©s sous sa souverainetĂ©, les dispositions des articles de l’acte de Berlin relatives Ă  la libertĂ© de navigation. L’Allemagne reconnaissait de son cĂŽtĂ© qu’elle Ă©tait liĂ©e par ces mĂȘmes obligations en ce qui concerne la partie du rĂ©seau fluvial placĂ©e dĂ©sormais sous son autoritĂ©. En Angleterre la presque unanimitĂ© de l’opinion a fait un accueil favorable Ă  cet accord. Une bonne partie de la presse anglaise, et notamment le Times, crut pouvoir dire que cet arrangement rĂ©glait d’une façon satisfaisante une question ayant depuis prĂšs de huit ans donnĂ© lieu Ă  maintes difficultĂ©s, et que l’heureuse issue des nĂ©gociations menĂ©es de part et d’autre par M. Gosselin et le docteur Kayser, chef de l’Office Colonial allemand, dans un Ă©gal esprit de conciliation, pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un nouveau fruit des rapports si amicaux existant entre l’Allemagne et l’Angleterre dans le traitement de toutes les questions coloniales. Le contentement fut moins vif en Allemagne, oĂč les coloniaux chauvins se plaignirent de voir Yola et un territoire compris Ă  l’est dans un certain rayon Ă  l’en tour de cette ville reconnus dĂ©finitivement comme appartenant Ă  la sphĂšre d’influence anglaise. Pour notre part, nous sommes d’avis que, malgrĂ© les plaintes des coloniaux allemands, malgrĂ© la satisfaction feinte ou rĂ©elle de la presse anglaise, la convention du 14 aoĂ»t 1898 a fait la part la plus belle Ă  l’Allemagne. Sans doute elle n’obtenait pas Yola, qui d’ailleurs avait Ă©tĂ© cĂ©dĂ©e par elle Ă  l’Angleterre Ă  la suite de l’arrangement de 1886, mais elle acquĂ©rait une position dominante sur la Haute-BĂ©nouĂ© et le confluent de la riviĂšre Faro avec l’importante place de commerce de Karoua. Elle a la rive sud du lac Tchad Ă  l’occident du 14° de longitude avec l’embouchure du Chari ; surtout, l’Angleterre se dĂ©pouillait Ă  son profit de toutes prĂ©tentions au-delĂ  du 14° est, et l’immense territoire du Soudan occidental jusqu’aux limites du bassin du Nil rentrait dans la sphĂšre d’influence des intĂ©rĂȘts allemands. A elle le Baghirmi, le Kanem, le WadaĂŻ, la rive orientale du Tchad et le prolongement indĂ©fini de cet empire vers le nord. En Ă©change de cette cession gĂ©nĂ©rale du centre africain, l’Angleterre ne gagnait qu’un bien faible territoire autour d’Yola. Elle s’interdisait les longs espoirs et le grandiose avenir. Le projet des coloniaux anglais de rĂ©unir le Soudan central au Soudan Ă©gyptien devenait mort-nĂ©. Les motifs de cet abandon gĂ©nĂ©ral de ses rĂȘves et de ses conceptions n’ont point Ă©tĂ© indiquĂ©s. Peut-ĂȘtre l’Angleterre a-t-elle jugĂ© que le Soudan central, qui ne comprend pas moins de 600 000 kilomĂštres carrĂ©s avec une population de trente millions d’ñmes, devait lui suffire ; que la rĂ©alisation du projet d’union du Soudan central et du Soudan Ă©gyptien constituerait une opĂ©ration par trop onĂ©reuse et lui occasionnerait des soucis par trop absorbans ; que, dans ces conditions, le mieux Ă©tait de passer la main. Quoi qu’il en soit, le traitĂ© du 15 novembre 1893 sanctionnait le partage de l’Afrique centrale entre l’Allemagne et l’Angleterre. A la premiĂšre il donnait le bassin du Chari ; Ă  la seconde il rĂ©servait le bassin du Nil. Si la rĂ©partition de ces immenses territoires eĂ»t Ă©tĂ© une question Ă  dĂ©battre exclusivement entre les deux puissances contractantes, tout eĂ»t Ă©tĂ© pour le mieux et aucun État n’eĂ»t Ă©tĂ© autorisĂ© Ă  formuler des observations. Mais il n’en Ă©tait pas ainsi. La France, qui avait Ă©tĂ© tenue Ă  l’écart des nĂ©gociations anglo-allemandes, Ă©tait, des puissances europĂ©ennes qui avaient des intĂ©rĂȘts dans l’Afrique centrale, celle [qui s’était créé le plus de droits Ă  la possession d’une bonne partie de cette rĂ©gion, et notamment du bassin du Chari. En donnant l’étendue de ce bassin aux Allemands jusqu’à la ligne de faĂźte du bassin du Nil, l’Angleterre donnait en rĂ©alitĂ© ce qui ne lui appartenait pas. L’accord anglo-allemand tenait donc pour nuls et non avenus les traitĂ©s de Crampel, de Dybowski et de Maistre ; mĂȘme il affectait d’ignorer notre occupation pacifique de la Sangha. Il faisait de notre colonie du Congo français un territoire fermĂ©. BloquĂ© au nord par les Allemands, Ă  l’est par les Belges, le Congo français n’avait plus d’extension possible ; l’AlgĂ©rie et le SĂ©nĂ©gal Ă©taient Ă  jamais sĂ©parĂ©s de lui. De plus, la maniĂšre dont les nĂ©gociations avaient Ă©tĂ© conduites constituait un manquement absolu d’égards en vers la France. On avait agi comme si nous ne comptions plus, comme si on ne nous connaissait pas, comme si on n’avait pas voulu nous connaĂźtre. Nous avions Ă©tĂ© traitĂ©s avec la mĂȘme dĂ©sinvolture qu’en 1890 lors du partage des États du sultan de Zanzibar. BlessĂ©s gravement dans nos intĂ©rĂȘts et notre amour-propre, nous ne pouvions, malgrĂ© notre trĂšs grand dĂ©sir d’éviter les conflits, accepter la situation nouvelle qui nous Ă©tait faite. Aussi, dĂšs que l’accord anglo-allemand eut Ă©tĂ© rendu public le 15 novembre 1893, fĂźmes-nous entendre nos protestations. Notre cause Ă©tait si juste, nos plaintes si fondĂ©es, que l’Allemagne ne pouvait ne pas les admettre. Le cabinet de Berlin dĂ©clara ĂȘtre animĂ© des dispositions les plus conciliantes et se montra dĂ©sireux de nĂ©gocier amicalement avec nous les bases d’un accord. Sur ces indications rassurantes, M. Haussmann, chef de la division politique de l’administration des colonies, assistĂ©, comme dĂ©lĂ©guĂ© technique, du commandant Monteil, furent dĂ©signĂ©s comme commissaires et envoyĂ©s Berlin traiter avec le gouvernement allemand, qui nomma, pour le reprĂ©senter, M. Kayser, directeur de la division coloniale, et le baron von Dankelmann, directeur de la Revue de gĂ©ographie coloniale Die Mittheilungen. La mission des commissaires allemands et français Ă©tait des plus dĂ©licates. En France et en Allemagne, on partait des points de vue les plus diffĂ©rens. On n’était pas mĂȘme d’accord sur la valeur des termes employĂ©s dans le traitĂ© de 1885 qui avait fixĂ© la frontiĂšre du Cameroun et du Congo français. Dans ce traitĂ© il Ă©tait dit textuellement que le gouvernement de S. M. l’empereur d’Allemagne s’engage Ă  s’abstenir de toute action politique au sud d’une ligne suivant ladite riviĂšre Rio Campo, depuis son embouchure jusqu’au point oĂč elle rencontre le mĂ©ridien situĂ© par 10° de longitude est de Greenwich, et, Ă  partir de ce point, le parallĂšle prolongĂ© jusqu’à sa rencontre avec le mĂ©ridien situĂ© par 15° de longitude est de Greenwich » ; et aussi que le gouvernement de la RĂ©publique française renonce Ă  tous droits et Ă  toutes prĂ©tentions qu’il pourrait faire valoir sur les territoires situĂ©s au nord de la mĂȘme ligne, et qu’il s’engage Ă  s’abstenir de toute action politique au nord de cette ligne. » Or, il y avait une interprĂ©tation allemande et une interprĂ©tation française de ces mots. D’aprĂšs l’interprĂ©tation allemande, la France ne pouvait exercer aucune action politique au nord de la frontiĂšre mĂ©ridionale du Cameroun, ainsi tracĂ©e jusqu’à sa rencontre avec le 15° de longitude est de Greenwich, ce mĂ©ridien ayant Ă©tĂ© fixĂ© dans toute sa longueur comme la frontiĂšre orientale du Cameroun. D’aprĂšs l’interprĂ©tation française, ce mĂȘme mĂ©ridien de Greenwich n’avait Ă©tĂ© considĂ©rĂ© que comme le point d’arrĂȘt de la frontiĂšre sud, non comme une ligne pouvant ĂȘtre prolongĂ©e indĂ©finiment », et l’on ajoutait, pour confirmer cette maniĂšre de voir, que M. de Freycinet, dans son exposĂ© des motifs du projet de loi portant approbation de l’arrangement de 1885 et soumis Ă  la Chambre des dĂ©putĂ©s le 1er fĂ©vrier 1886, constatait que la limite commune dans la baie de Biafra avait Ă©tĂ© calculĂ©e de façon Ă  rĂ©server les droits reconnus Ă  la France par la confĂ©rence de Berlin dans le bassin du Congo et dans celui de l’Oubangui. » Nous n’avons pas l’intention de prendre parti pour l’une ou l’autre interprĂ©tation ; nous nous contentons d’exposer les faits d’une maniĂšre impartiale et d’en faire ressortir les consĂ©quences. La consĂ©quence de l’interprĂ©tation allemande Ă©tait que l’arrangement de 1885 avait dĂ©finitivement donnĂ© Ă  l’Allemagne tout le pays Ă  l’ouest du 15° de longitude est de Greenwich, c’est-Ă -dire l’Adamaoua, une partie du Baghirmi, une partie de la rive mĂ©ridionale du lac Tchad avec les bouches du Chari ; que, ce point Ă©tant irrĂ©vocablement acquis, les nĂ©gociations Ă  ouvrir ne devaient plus porter que sur les pays situĂ©s Ă  l’est du mĂ©ridien. Et, dĂ©voilant par avance les convoitises nationales, la carte des possessions coloniales allemandes de Kiepert reculait indĂ©finiment jusqu’au bassin du Nil les limites occidentales du Cameroun, englobant ainsi dans cette colonie tout le Baghirmi, le WadaĂŻ et le Kanem et fermant au Congo français toute issue vers le nord et vers l’est. En revanche, la consĂ©quence de l’interprĂ©tation française Ă©tait que la convention de 1885 n’avait donnĂ© ni frontiĂšre orientale, ni mĂȘme frontiĂšre nord au Cameroun, et que, le pays Ă  l’ouest du 15° de longitude ayant Ă©tĂ© laissĂ© libre, non seulement l’Adamaoua, mais encore les centres importans de NgaoundĂ©rĂ© et de Tibati, devaient appartenir au premier occupant. On conçoit qu’avec des vues si opposĂ©es les nĂ©gociations ne pouvaient ĂȘtre que longues et difficiles. Ajoutez qu’au-delĂ  du Rhin les ambitions Ă©taient fort surexcitĂ©es. Au moment mĂȘme oĂč nos commissaires s’abouchaient avec les dĂ©lĂ©guĂ©s allemands, au mois de dĂ©cembre 1893, un comitĂ© de la SociĂ©tĂ© coloniale allemande, dans une sĂ©ance tenue Ă  Magdebourg sous la prĂ©sidence du prince de Hohenlohe-Langenbourg, prenait une dĂ©libĂ©ration dans laquelle il exprimait l’espoir que le gouvernement allemand devait s’efforcer d’étendre la sphĂšre d’influence allemande sur le bassin du Chari et du Baghirmi, situĂ©s au-delĂ  du 15° de longitude est, et qu’il devait assurer aux entreprises allemandes l’accĂšs vers un des affluens navigables du Congo. Ces revendications, ajoutait le ComitĂ©, constituaient le minimum de ce que l’Allemagne rĂ©clamait dans le rĂšglement de la question du Cameroun. » La SociĂ©tĂ© coloniale exprimait en mĂȘme temps le dĂ©sir que, si la France ne faisait pas droit aux demandes de l’Allemagne, mieux valait que le traitĂ© de dĂ©limitation fĂ»t ajournĂ© Ă  une Ă©poque ultĂ©rieure. Pour ne pas fournir un prĂ©texte Ă  l’agitation des esprits, les pourparlers furent tenus secrets. Aussi ne peut-on rien dire des phases par lesquelles les nĂ©gociations ont passĂ©, des Ă©changes de vues qui sont intervenus ; mais ce qu’il nous est permis d’affirmer, c’est que les deux pays furent plusieurs fois amenĂ©s Ă  se demander s’ils ne devaient pas rompre les nĂ©gociations, et si, Ă  dĂ©faut d’entente directe, on n’en serait pas rĂ©duit Ă  aller devant un arbitre. L’entente finit cependant par se faire, et le 4 fĂ©vrier 1894 les commissaires français et allemands signaient un protocole qui a mis fin aux questions litigieuses pendantes entre la France et l’Allemagne dans l’Afrique centrale. Ce protocole dĂ©termine d’une maniĂšre dĂ©finitive la sphĂšre d’influence dans laquelle devra s’exercer l’action de l’Allemagne. D’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale le 15° de longitude est de Greenwich est reconnu comme la frontiĂšre occidentale du Cameroun jusqu’à la rencontre du 10e parallĂšle, Ă  l’exception d’une enclave sur la haute BĂ©nouĂ©, et des centres de LamĂ© et de Kunde avec une banlieue de 5 kilomĂštres laissĂ©s Ă  la France. A l’ouest du 15° de longitude, une petite portion de territoire est par contre laissĂ©e Ă  l’Allemagne, et lui donne accĂšs sur la haute Sangha. A partir du point d’intersection du 15° de longitude et du 10e parallĂšle, la ligne frontiĂšre est formĂ©e par ce parallĂšle jusqu’à sa rencontre avec le cours du Chari, puis par le cours de ce fleuve jusqu’à son embouchure dans le lac Tchad. Le gouvernement français, dans la zone d’influence qu’il reconnaĂźt ainsi Ă  l’Allemagne, prend l’engagement de n’exercer aucune action politique, de ne faire aucune acquisition territoriale, de ne conclure aucun traitĂ©, de n’accepter aucun droit de souverainetĂ© et de protectorat. Le gouvernement allemand prend le mĂȘme engagement pour les pays du centre africain, situĂ©s au-delĂ  de la ligne de dĂ©marcation et qu’il reconnaĂźt appartenir dĂ©sormais Ă  la sphĂšre d’influence française. Les deux gouvernemens se reconnaissent respectivement tenus d’appliquer et de faire respecter les dispositions relatives Ă  la libertĂ© de la navigation et du commerce, contenues dans l’acte de Berlin, de mĂȘme que les clauses de l’acte de Bruxelles, relatives Ă  l’importation des armes et des spiritueux. Ils s’engagent Ă  traiter les commerçans des deux pays sur le pied d’une Ă©galitĂ© parfaite en ce qui concerne l’usage des routes ou autres voies de communication terrestres, Ă  les soumettre aux mĂȘmes rĂšgles, et Ă  les faire jouir des mĂȘmes avantages au point de vue des acquisitions et installations nĂ©cessaires Ă  l’exercice et au dĂ©veloppement de leur commerce et de leur industrie. Le protocole doit ĂȘtre ratifiĂ© dans les six mois par les deux gouvernemens respectifs. VI Le Congo français et le Cameroun allemand vont donc avoir une dĂ©limitation bien nette. L’Ɠuvre commencĂ©e en 1883 par Nachtigal sur le littoral du golfe de GuinĂ©e, continuĂ©e par les traitĂ©s de 1885, de 1886 et de 1893 avec l’Angleterre, par les traitĂ©s de 1885 et de 1894 avec la France, se sera terminĂ©e Ă  la rive gauche du Chari, et au bord mĂ©ridional du lac Tchad. La colonie allemande n’a plus la forme d’un trapĂšze que lui avaient donnĂ©e les traitĂ©s de 1885. Sur la carte le dessin qu’elle figure aujourd’hui est autrement pittoresque. On dirait un pĂ©lican assis au fond du golfe de GuinĂ©e, le dos tournĂ© au littoral, le regard fixĂ© sur le centre africain ; la tĂȘte touche au lac Tchad, le col Ă  la Haute-BĂ©nouĂ©, le dos Ă  la mer ; les pattes s’appuient sur la Haute-Sangha. Comme Ă©chantillon d’histoire naturelle, le dessin est suffisamment Ă©bauchĂ© ; comme division territoriale politique, la conception parait mĂ©diocre. A l’exception d’une partie de sa frontiĂšre orientale, reprĂ©sentĂ©e par le cours du Chari, le Cameroun n’a que des limites idĂ©ales. On peut dire d’elles qu’elles ont Ă©tĂ© tracĂ©es dans le ciel et non sur la terre. Les diplomates ne doivent pas ĂȘtre rendus trop responsables de cet Ă©tat de choses. En l’absence de donnĂ©es gĂ©ographiques prĂ©cises, ils ont dĂ» adopter des mensurations gĂ©odĂ©siques. Les deux gouvernemens se sont d’ailleurs rendu compte des difficultĂ©s que cette maniĂšre de procĂ©der pouvait susciter plus tard, et ont sagement stipulĂ© dans une annexe accompagnant le protocole qu’il y aurait lieu, dans l’avenir, de substituer progressivement aux lignes idĂ©ales, ayant servi Ă  dĂ©terminer la frontiĂšre, un tracĂ© dĂ©terminĂ© par la configuration naturelle du terrain et jalonnĂ© par des points exactement reconnus. Pour le plus grand bien du Cameroun et du Congo français, nous souhaitons que ce dernier accord intervienne le plus tĂŽt possible, et que la forme du pĂ©lican soit un peu modifiĂ©e. Le protocole du 4 fĂ©vrier n’a pas Ă©tĂ© accueilli avec un bien grand enthousiasme en Allemagne. On concevra sans peine le dĂ©sappointement des coloniaux allemands si l’on songe aux grands espoirs qu’ils avaient caressĂ©s. Le 15° de longitude est de Greenwich et le cours infĂ©rieur du Chari donnĂ© comme limite orientale au Cameroun, c’est la pĂ©nĂ©tration allemande vers le Soudan central et le bassin du Nil arrĂȘtĂ©e, c’est la fin du rĂȘve d’un grand empire allemand soudanien. Adieu la plus grande partie du Baghirmi, le Kanem, le WadaĂŻ, le haut et moyen Chari ! De la carte de l’empire colonial allemand il va falloir faire disparaĂźtre la teinte allemande dont Kiepert avait complaisamment couvert toutes ces rĂ©gions. En France, la transaction territoriale consacrĂ©e par ce protocole est en gĂ©nĂ©ral trouvĂ©e satisfaisante pour nos intĂ©rĂȘts. Quelques critiques seulement se font entendre au sujet de la cession d’une partie de la Haute-Sangha. Nous comprenons ces regrets surtout s’ils Ă©manent de ceux qui ont pris une part active Ă  l’exploration et Ă  l’occupation pacifique de la rĂ©gion. On ne voit pas de gaietĂ© de cƓur donner Ă  un autre le champ qu’on a dĂ©frichĂ© soi-mĂȘme. Mais cette cession n’a pas Ă©tĂ© sans compensation. En Ă©change de l’abandon fait par nous, nous avons acquis un territoire Ă©quivalent sur la Haute-BĂ©nouĂ© et les centres de LamĂ© et de Kunde. D’ailleurs il ne faut pas s’attacher exclusivement aux clauses secondaires d’un traitĂ©, mais il faut juger son ensemble. Or, Ă  ce point de vue gĂ©nĂ©ral, les plus difficiles doivent ĂȘtre satisfaits. Le protocole du 4 fĂ©vrier conserve Ă  la France presque tout entiĂšre la rĂ©gion occupĂ©e par M. de Brazza sur la Haute-Sangha et tous les territoires oĂč la mission Maistre a conclu des traitĂ©s. Il nous donne accĂšs sur la Haute-BĂ©nouĂ© avec la facultĂ© d’utiliser la voie de pĂ©nĂ©tration du Niger ; il nous attribue certains districts orientaux et mĂ©ridionaux de l’Adamaoua et presque tout le bassin du Chari avec une partie de la rive mĂ©ridionale du lac Tchad. Mais le protocole vaut mieux encore par ce qu’il ne dit pas que par ce qu’il contient. Une limite prĂ©cise Ă©tant apportĂ©e Ă  la pĂ©nĂ©tration de l’influence allemande dans le Soudan central et occidental, d’immenses territoires sont rattachĂ©s diplomatiquement Ă  notre sphĂšre d’influence dans ces rĂ©gions. Le WadaĂŻ, le Kanem, le Baghirmi, que le dernier traitĂ© anglo-allemand avait reconnus Ă  l’Allemagne, sont abandonnĂ©s par cette puissance Ă  la France ; celle-ci se voit mise par ce fait en possession de la plus grande partie du Tchad, d’une partie des rives occidentales jusqu’à Barroua et de toute la rive orientale. A l’exception d’une minime section de la rive gauche de son cours infĂ©rieur, le Chari devient un fleuve français. A l’est du Tchad, le Tibesti et le Sahara oriental entrent dans la sphĂšre probable de l’influence française. Le rĂȘve des africanistes français est enfin devenu une rĂ©alitĂ© ; l’AlgĂ©rie et le SĂ©nĂ©gal se rĂ©unissent au Congo français et ne vont plus former qu’un tout. D’Alger Ă  Brazzaville, il n’y aura plus qu’une ligne ininterrompue de possessions françaises. Ainsi se trouvent rĂ©compensĂ©s les efforts de nos explorateurs soutenus et encouragĂ©s par le gouvernement et les particuliers. Nous avons donnĂ©, dans cette occurrence, le spectacle d’une nation qui a une politique coloniale arrĂȘtĂ©e et qui marche imperturbablement vers le but qu’elle veut. Ni les crises politiques, ni les changemens ministĂ©riels, ni de tristes scandales qu’il est inutile de rappeler ici n’ont pu amener le moindre changement dans la ligne de conduite primitivement adoptĂ©e. C’est Ă  cette tĂ©nacitĂ© que nous devons le magnifique lot qui nous est Ă©chu dans le partage de l’Afrique centrale. Il faut dire aussi que nous avons Ă©tĂ© merveilleusement servis par le peu de succĂšs des explorations allemandes qui ont mis le gouvernement allemand en mauvaise posture pour obtenir de plus grandes concessions dans l’Afrique centrale. L’Allemagne a dĂ» reconnaĂźtre d’une maniĂšre presque officieuse l’infĂ©rioritĂ© de situation dans laquelle elle se trouvait. Dans une rĂ©union de personnages du monde colonial tenue Ă  la fin de fĂ©vrier au ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres sur l’invitation mĂȘme du dĂ©partement colonial, le reprĂ©sentant mĂȘme du gouvernement avouait en toute sincĂ©ritĂ© qu’à l’appui de ses prĂ©tentions territoriales dans l’Afrique centrale, l’Allemagne ne pouvait invoquer, indĂ©pendamment des traitĂ©s de Flegel, que les rĂ©sultats obtenus par les missions du docteur Zintgraff et de Morgen et que les rĂ©sultats Ă©ventuels de l’expĂ©dition alors en cours de von Uchtritz. Quant au dernier voyage de Stetten sur lequel on avait fondĂ© de si grandes espĂ©rances, il n’avait abouti, ajoutait-il, Ă  aucun avantage sĂ©rieux et il ne fallait pas songer Ă  s’en servir comme d’un titre juridique contre les prĂ©tentions françaises. Et la rĂ©union Ă  l’unanimitĂ© moins trois voix a approuvĂ© cette maniĂšre de voir. Il y a lieu d’applaudir Ă  cette franchise. Mais nous serions portĂ©s Ă  croire que le peu de succĂšs de ses explorateurs n’a pas Ă©tĂ© la seule cause qui ait dĂ©terminĂ© l’Allemagne Ă  accepter le nouvel arrangement. Le gouvernement allemand a dĂ» avoir devant les yeux d’autres considĂ©rations plus hautes qu’il ne veut ou ne peut avouer. Le Soudan oriental sera un lourd fardeau ; il sera une source de difficultĂ©s sans cesse renaissantes ; il occasionnera de grandes dĂ©penses en hommes et en argent ; le protectorat du pays, si toutefois les chefs veulent bien l’accepter, restera longtemps nominal. L’Allemagne qui a l’Ɠil sur l’Europe, qui est mĂ©nagĂšre de ses soldats et de ses Ă©cus, n’a pas voulu s’aventurer dans le guĂȘpier. Ce faisant, elle a fait preuve d’une prudente sagesse. Elle s’est dit d’ailleurs que le lot qui lui Ă©tait reconnu, bien qu’il fĂ»t rĂ©duit, restait superbe. Les plateaux de l’Adamaoua sont salubres et fertiles. Ils se maintiennent Ă  une altitude qui permet Ă  l’EuropĂ©en d’y vivre et de s’y acclimater. C’est une colonie de peuplement, chose rare en Afrique, et quelques-uns de ses districts valent plus que tous les marais du Chari. L’Allemagne se voit en outre dĂ©livrĂ©e de toute inquiĂ©tude sur ses frontiĂšres. C’est la France qui va monter la garde les nouveaux territoires qu’elle s’est rĂ©servĂ©s vont servir de marche orientale au Cameroun allemand et au Soudan anglais. A l’Allemagne et Ă  l’Angleterre les gros profits commerciaux sur la cĂŽte, Ă  la France les luttes stĂ©riles dans le dĂ©sert. Nous allons avoir un rĂŽle bien glorieux, mais bien pĂ©nible Ă  remplir. Il nous faudra tenir en mains des peuples remuans, prĂ©venir les querelles intestines, rĂ©primer les insurrections. Nous n’en avons pas fini non plus avec les contestations d’origine europĂ©enne. Notre flanc gauche est dĂ©sormais couvert Ă  l’ouest par notre arrangement avec l’Allemagne, mais il faut faire face Ă  l’est et au nord, aux Belges et aux Anglais aux Belges qui se sont Ă©levĂ©s le long du M’Bomou et du Schinko jusqu’au 6e degrĂ© de latitude et menacent de s’élever plus haut encore, aux Anglais qui, longtemps indĂ©cis sur le sort de l’Ouganda, se sont dĂ©cidĂ©s Ă  l’occuper, viennent de terminer la guerre de l’Ounyoro, et font leur apparition dans le Soudan Ă©gyptien. Des incidens rĂ©cens ont assez montrĂ© la rĂ©alitĂ© du danger pour que nous n’ayons pas besoin d’y insister. L’attitude du gouvernement nous permet d’ailleurs d’espĂ©rer que la solution Ă  intervenir s’inspirera par-dessus tout des intĂ©rĂȘts de la civilisation europĂ©enne en Afrique. Dr ROUIRE.
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SitĂŽtl’armistice signĂ©, l’Action française et tous les Français lucides demandĂšrent que l’on ne s’arrĂȘtĂąt pas sur place, mais que l’on pĂ©nĂ©trĂąt en Allemagne, jusqu’à Berlin, et que l’on dĂ©truisĂźt la puissance allemande; puis que l’on dĂ©membrĂąt l’Allemagne (l’Empire Allemand, proclamĂ© en 1870, n’avait mĂȘme pas cinquante ans d’existence !).
NIhbOF.
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