Analyseet étude de l'oeuvre - Fables (livres VII à XI) de La Fontaine - Réussir son BAC Français 1re 2022 - Parcours associé Imagination et pensée au XVIIe siÚcle - Une oeuvre, un parcours : La fontaine: Amazon.fr: Livres
Cette question reprend l'une de celles prĂ©sentes dans le sujet de l'Ă©preuve anticipĂ©e de français du baccalaurĂ©at 2021 des STMG, associĂ©e Ă la section B, parcours Imagination et pensĂ©e au XVIIĂšme siĂšcle ». Le sujet Le texte B - Jean de La Fontaine, Fables, livres VII Ă IX. - Parcours Imagination et pensĂ©e au XVIIĂšme siĂšcle. Texte dâaprĂšs Janick Auberger Entre lâĂ©crit et lâimage, lâanimal de fiction, un homme travesti ? », Contre-Jour, n° 13, automne 2007. L'animal fictif, le hĂ©ros des fables, des contes et des recueils d'illustrations peut prendre divers aspects par le zoomorphisme, un homme peut avoir des traits animaux, il peut ĂȘtre possĂ©dĂ© par l'animal, rĂ©agir comme l'animal ; et par l'anthropomorphisme, un animal peut ĂȘtre humanisĂ©, parler comme l'homme. Ce dernier cas de figure est connu depuis l'AntiquitĂ© et ne choque pas. Le zoomorphisme, lui, est beaucoup plus troublant. L'homme occidental accepte mal d'avoir de l'animal en lui, tant la religion que la philosophie ont largement concouru Ă lui interdire cette dĂ©chĂ©ance ». Voyons l'un et l'autre, l'homme animalisĂ© puis l'animal humanisĂ©. Quand l'homme est complĂštement animalisĂ©, il a pu ĂȘtre, dans la tradition, le rĂ©sultat d'une mĂ©tamorphose, le plus souvent punitive Les MĂ©tamorphoses d'Ovide, ou celles de la mythologie grecque, voient souvent un ĂȘtre humain animalisĂ© par une divinitĂ© jalouse le chasseur ActĂ©on transformĂ© en cerf par ArtĂ©mis, ou ArachnĂ© devenue araignĂ©eâŠ. Ăvidemment, les auteurs jouent avec la mĂ©taphore ce ne sont pas de vrais animaux, l'histoire naturelle et la rĂ©alitĂ© de l'animal n'y gagnent rien, mais les tendances de l'individu s'y voient travesties efficacement, permettant Ă l'homme de mieux se connaĂźtre... Dans les contes pour enfants, la transformation est gĂ©nĂ©ralement achevĂ©e quand l'histoire commence, c'est le hĂ©ros qui, depuis le dĂ©but, est animalisĂ©. Mais la mĂ©tamorphose n'est heureusement pas dĂ©finitive le hĂ©ros reprendra gĂ©nĂ©ralement sa morphologie humaine lorsqu'il aura triomphĂ© de son apparence et aura gagnĂ© l'amour de son ou sa partenaire, comme La Belle et la BĂȘte de Mme Leprince de Beaumont 1756. Mais ce passage de l'homme Ă l'animal n'est pas le plus facile Ă reprĂ©senter. Il est plus difficile Ă accepter en tout cas que l'inverse, l'animal anthropomorphisĂ©. Presque toujours, la mĂ©tamorphose de l'homme devenu animal est une rĂ©gression, une chute. Il est rare que le monde animal soit idĂ©alisĂ©. Les poĂštes se reconnaissent parfois en lui Baudelaire dans LâAlbatros » ou dans Le Chat ». Mais ce jugement est peu frĂ©quent et il est ambigu la femme-chatte de Baudelaire est dangereuse et volontiers fourbe, et l'Albatros est un prince incompris et dĂ©chu, un perdant. Plus sĂ»rement, quand l'homme suit ses seules passions, il s'animalise. L'anthropomorphisme est plus inoffensif que le zoomorphisme. Les animaux pensent, parlent comme des ĂȘtres humains, et tout leur comportement est un comportement humain. En fait, il semble bien que l'animal parle de l'homme et non de lui-mĂȘme ; il n'est plus qu'un prĂȘte-nom, un prĂ©texte Ă connaĂźtre l'humain. Les fables et les contes ont usĂ© et abusĂ© de ces animaux-prĂ©textes, cachant sous la fiction une morale bien lisible. L'essentiel pour l'Ă©crivain ou le fabuliste est de renvoyer au monde familier pour Ă©clairer une pensĂ©e abstraite. Il est vrai que ces fictions se sont adressĂ©es d'abord aux adultes et continueront longtemps Ă le faire les fabliaux du Moyen Ăge en sont un bon exemple, le Roman de Renart Ă©galement. Goupil, Ysengrin, Brun et les autres sont de merveilleux personnages dont les aventures peuvent faire rire un enfant, mais ils servent aussi Ă critiquer les mĆurs et la sociĂ©tĂ© des hommes. Les Fables de La Fontaine, inspirĂ©es d'Ăsope et de PhĂšdre, avant d'ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©es dans des Ă©ditions pour la jeunesse, Ă©taient aussi une façon de critiquer le siĂšcle de Louis XIV. Dans ces cas-lĂ , il est clair que les animaux ne sont que prĂ©textes, ils agissent comme des humains, mais avec plus de libertĂ© d'action encore, puisque leur animalitĂ© leur permet de dĂ©passer certaines limites que l'humain ne saurait franchir. Le procĂ©dĂ© qui consiste Ă passer par l'animal pour viser l'homme est un procĂ©dĂ© de style qui apporte dĂ©calage et distanciation, lĂ©gĂšretĂ© et humour Ă une analyse qui, autrement, serait peut-ĂȘtre plus austĂšre une fable de La Fontaine paraĂźt plus lĂ©gĂšre qu'un caractĂšre de La BruyĂšre, et l'animal y est pour beaucoup, mĂȘme si la morale est la mĂȘme. L'Ă©crivain, le conteur, le dessinateur, le cinĂ©aste ont la libertĂ© absolue de faire de l'animal absolument ce qu'ils veulent, Ă des fins ludiques, dĂ©monstratives ou esthĂ©tiques. L'animal est matĂ©riau pur de leur crĂ©ation, et au moins ils ne se cachent pas pour en jouer. Pour notre plus grand plaisir... Mais force est de constater que cela 55 ne semble pas avoir changĂ© le regard posĂ© sur les rapports entre les hommes et les animaux. EugĂšne Delacroix, Lion et Serpent, 1846 La question de l'essai Parler de lâanimal, est-ce forcĂ©ment parler de lâHomme ? Vous dĂ©velopperez de maniĂšre organisĂ©e votre rĂ©ponse Ă cette question en prenant appui sur les Fables de La Fontaine, sur le texte de lâexercice de la contraction et sur ceux que vous avez Ă©tudiĂ©s dans le cadre de lâobjet dâĂ©tude La littĂ©rature dâidĂ©es du XVIĂšme au XVIIIĂšme siĂšcle ». Vous pourrez aussi faire appel Ă vos lectures et Ă votre culture personnelle. Les meilleurs professeurs de Français disponibles4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !4,9 70 avis 1er cours offert !5 85 avis 1er cours offert !4,9 117 avis 1er cours offert !5 39 avis 1er cours offert !4,9 56 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !5 38 avis 1er cours offert !4,9 17 avis 1er cours offert !C'est partiMĂ©thodologie de l'essai Trouver des idĂ©es Examiner les termes du sujet Un sujet vous invite toujours Ă dĂ©velopper un point de vue nuancĂ© sur la question posĂ©e. La premiĂšre chose Ă faire est donc de dĂ©celer quelle thĂšse se cache derriĂšre la question du sujet. Peser le pour et le contre Dans un essai, il s'agit donc de dĂ©fendre une thĂšse tout en la nuançant. Vous devrez donc trouver au moins deux arguments en faveur de la thĂšse que vous avez mise en Ă©vidence, et deux arguments au moins qui la nuancent. Vous aurez toujours Ă votre disposition une Ćuvre Ă©tudiĂ©e en classe un texte issu du sujet de la contraction votre cours, qui s'est concentrĂ© sur des parcours thĂ©matiques dont proviennent vos sujets votre culture personnel Organiser ses idĂ©es Les idĂ©es, dans un essai, doivent ĂȘtre organisĂ©es selon leur cohĂ©rence. Les arguments pour » se suivent et les arguments contre » se suivent. Les deux blocs » sont sĂ©parĂ©s par une phrase de transition. Surtout, chaque argument est suivi d'un ou de plusieurs exemples, lĂ encore tirĂ©s des textes prĂ©sents dans le sujet ou bien issus de votre culture gĂ©nĂ©ral. Vous pouvez toujours vous aider d'un tableau, qui contribue gĂ©nĂ©ralement Ă Ă©claircir les choses. RĂ©diger ses idĂ©es Introduction et conclusion au brouillon Il faut, dans le meilleur des cas, seulement rĂ©diger entiĂšrement l'introduction et la conclusion sur votre brouillon. Introduction Votre introduction doit comporter une phrase d'amorce, comme l'introduction du thĂšme de l'essai ou un lien fait avec le texte de la contraction une reformulation du sujet l'annonce des grands axes de votre rĂ©ponse Conclusion Dans la conclusion, vous rĂ©sumez de maniĂšre claire et synthĂ©tique pour rĂ©pondre Ă la question posĂ©e par le sujet. Le dĂ©veloppement Votre dĂ©veloppement s'appuie sur le plan que vous avez Ă©tabli au brouillon, soit grosso modo les lignes de votre tableau. Chaque paragraphe de votre dĂ©veloppement correspond Ă un argument, illustrĂ© par un ou plusieurs exemples. Dans le meilleur des cas, entre chaque paragraphe se trouve une phrase de transition, qui conclut le paragraphe ou ouvre l'autre. Relecture Dans le meilleur des cas, vous vous ĂȘtes rĂ©servĂ© dix minutes pour vous relire. Ce sont de prĂ©cieuses minutes, puisqu'elles vous Ă©viteront des fautes d'inattention qui peuvent vous pĂ©naliser dans la note finale ! RĂ©daction du sujet de l'essai Nous donnons ici une rĂ©daction aussi exhaustive que possible. Mais d'autres plans, d'autres arguments, d'autres exemples sont possibles et, surtout, vous n'aurez jamais Ă Ă©crire autant. Vous n'avez que deux heures environ pour cette Ă©preuve ! Introduction La reprĂ©sentation de l'animal dans la littĂ©rature existe depuis l'AntiquitĂ©. Les fables d'Ăsope, dĂ©jĂ , mettaient en scĂšne des animaux aux traits humains c'Ă©taient les dĂ©buts de l'anthropomorphisme. Mais il souhaitait moins figurer la faune que l'humanitĂ© elle-mĂȘme. L'Ă©crivain, portĂ© par son dĂ©sir de la mĂ©taphore et ses tendances Ă la moralisation, semble ainsi ne jamais pouvoir parler d'autre chose que de l'Homme, Ă©tant lui-mĂȘme un Homme. Illustration de Grandville Annonce de la problĂ©matique DĂšs lors, la reprĂ©sentation des animaux en littĂ©rature a-t-elle toujours vocation Ă dire quelque chose de l'Homme ? Annonce du plan Nous verrons dans un premier temps que, trĂšs souvent, parler de l'animal revient effectivement Ă parler de l'Homme. Mais quelques Ă©crivains se sont nĂ©anmoins attachĂ©s Ă considĂ©rer le monde animal dans sa singularitĂ©, pour le mettre seul au centre de ses prĂ©occupations. DĂ©veloppement L'animal comme l'Homme Il semble Ă©vident que nombre de reprĂ©sentations animales ont en fait vocation Ă dire quelque chose de l'Homme. L'anthropomorphisme a cette visĂ©e-lĂ , dĂšs son origine. C'est que le recours Ă la figure animale permet d'apporter un nouveau regard sur la sociĂ©tĂ© des Hommes. L'anthropomorphisme Il existe, depuis l'AntiquitĂ©, tout un bestiaire traditionnel. Les mythes eux-mĂȘmes, dont dĂ©coulent les rites et les croyances, ne savent s'inspirer que du monde animal pour dire quelque chose de l'Homme. En retour, ce sont ces croyances qui ont offert Ă La Fontaine ses sujets de fables. Il ne s'est pas intĂ©ressĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© naturaliste pour Ă©laborer ses histoires qui a dĂ©jĂ vu un corbeau manger un fromage ? Il cherche plutĂŽt Ă reprĂ©senter les Hommes Ă travers les traits imaginaires des animaux. Comme il l'affirme au Dauphin, le fils du Roi Ă qui sont dĂ©dicacĂ©es ses Fables Je me sers d'animaux pour instruire les hommes. » C'est la raison pour laquelle les animaux de La Fontaine parlent ce sont, avant toute chose, des Hommes. L'animal n'est pas dĂ©crit pour lui-mĂȘme, mais pour le type humain qu'il incarne. Dans Les animaux malades de la peste », jamais l'observation animale n'a mis en Ă©vidence la cohabitation grĂ©gaire d'animaux de toutes sortes, qui se rĂ©uniraient pour dĂ©signer un coupable Ă une Ă©pidĂ©mie dont ils seraient conscients. C'est ici la nature injuste de l'Homme, et non de l'animal, que La Fontaine veut prĂ©senter. Transition Il est ainsi plus simple de prĂ©senter Ă l'Homme ses travers sous les traits d'un animal. Nouveau regard sur la sociĂ©tĂ© des Hommes Dans Les CaractĂšres 1688, le poĂšte La BruyĂšre convoque des animaux pour les comparer aux humains. Il utilise sa comparaison de maniĂšre didactique, notamment pour faire comprendre Ă son lecteur la folie absurde de la guerre ⊠si lâon vous disait que tous les chats dâun grand pays se sont assemblĂ©s par milliers dans une plaine, et quâaprĂšs avoir miaulĂ© tout leur soĂ»l, ils se sont jetĂ©s avec fureur les uns sur les autres [âŠ]. Et si les uns et les autres vous disaient quâils aiment la gloire [âŠ] ne ririez-vous pas de tout votre cĆur de ces pauvres bĂȘtes ? » Les Fables de La Fontaine, dessins originaux de Grandville 1837-1838 Passer par le bestiaire permet plus de diplomatie, et une meilleure visualisation des choses. En effet, par dĂ©finition, faire de l'animal un homme, c'est imager les choses, et c'est moins violent que d'accuser directement son lectorat. Cela est d'autant plus vrai pour les enfants, ce qui explique pourquoi les fables de La Fontaine ont finalement Ă©tĂ© reprises pour la littĂ©rature jeunesse, alors qu'elles se destinaient Ă la cour en son temps. Du reste, l'Ă©poque contemporaine s'est emparĂ© du procĂ©dĂ©. Ainsi, dans RhinocĂ©ros 1959, le dramaturge EugĂšne Ionesco reprĂ©sente un village dans lequel les habitants se mĂ©tamorphosent tous en rhinocĂ©ros. Il veut alerter par lĂ sur la propagation hideuse et scandaleuse du fascisme, qui reprĂ©sente une dynamique incomprĂ©hensible et pourtant parfaitement humaine. Transition Mais notre modernitĂ© littĂ©raire a su aussi s'arracher de l'anthropocentrisme pour considĂ©rer le monde animal Ă part entiĂšre. L'animal, un personnage Ă part entiĂšre L'animal a une rĂ©alitĂ© propre et se diffĂ©rencie de l'Homme. La Fontaine avait pu, dĂ©jĂ le reconnaĂźtre. Mais c'est notre modernitĂ© qui, avançant dans la science d'une part et s'inquiĂ©tant de l'Ă©cologie d'autre part, a donnĂ© de plus en plus d'importance singuliĂšre Ă la faune. Intelligence animale MalgrĂ© l'abondance des mĂ©taphores dans les Fables de La Fontaine, certains de ses apologues laissent entrevoir une considĂ©ration indĂ©pendante du monde animal. Ă rebours de ce qu'en pense Descartes dans son Discours de la mĂ©thode 1637, le fabuliste reconnaĂźt que les animaux possĂšdent Non point une raison selon notre maniĂšre / Mais beaucoup plus aussi qu'un aveugle ressort ». Il met mĂȘme en scĂšne cette singuliĂšre intelligence dans sa fable Les deux Rats, le Renard, et l'Ćuf », en racontant comment deux rats parviennent Ă transporter un Ćuf. Et d'affirmer Qu'on m'aille soutenir aprĂšs un tel rĂ©cit, Que les bĂȘtes n'ont point d'esprit. Pour moi si j'en Ă©tais le maĂźtre, Je leur en donnerais aussi bien qu'aux enfants. Ceux-ci pensent-ils pas dĂšs leurs plus jeunes ans ? Quelqu'un peut donc penser ne se pouvant connaĂźtre. Transition De fait, les travaux scientifiques ont permis de mettre au jour l'intelligence animale. Ces dĂ©couvertes contribuent Ă offrir aux animaux une place de choix dans la littĂ©rature. LittĂ©rature et science Le discours scientifique a assurĂ©ment modifiĂ© le regard que l'on porte sur l'animal. Combien de documentaires trouve-t-on qui s'Ă©merveillent des modes de communication ou d'organisation sociale trouvĂ©s par les animaux ? La littĂ©rature a tĂŽt fait de s'emparer de ces connaissances, pour faire de l'animal un sujet Ă part entiĂšre. On peut ainsi Ă©voquer le roman de Bernard Werber, Les Fourmis 1991. Ce livre est divisĂ© en deux univers distincts, qui finissent, comme une preuve littĂ©raire que les deux se valent, par se recouper Ă la fin du rĂ©cit le monde des humains et celui des fourmis. Bernard Werber est un cĂ©lĂšbre auteur de romans français. Sa trilogie sur les Fourmis lui a donnĂ© sa notoriĂ©tĂ©. Transition Mais d'autres Ă©crivains veulent simplement consacrer la beautĂ© du monde animal, qui s'envisage certes toujours en comparaison Ă la violence du monde humain. LittĂ©rature et beautĂ© Certaines Ćuvres d'art prennent en effet pour objet l'animal, en marge d'un rĂ©cit ou comme sujet principal, moins pour parler de l'homme que pour mettre en Ă©vidence sa beautĂ© tout Ă fait singuliĂšre. On trouve ainsi le Tendre bestiaire 1969 de Maurice Genevoix, dans lequel l'Ă©crivain dĂ©crit les animaux des champs et des forĂȘts qu'il a observĂ©s au cours de ses promenades. Il y affirme la beautĂ© indĂ©pendante du monde animal, qui lui donnerait presque une supĂ©rioritĂ© sur le monde humain L'homme contemporain, gallupĂ©, ifopĂ©, codĂ©, ordinatorisĂ©, encartĂ©, parquĂ©, et mĂȘme parkinguĂ©, aura beau multiplier ses termitiĂšres et ses casernes, il ne parviendra pas Ă dĂ©figurer, ou si peu, les beautĂ©s naturelles qui, malgrĂ© tout et malgrĂ© lui, lui sont offertes et mĂȘme prodiguĂ©es. Conclusion Il est Ă©vident que l'Ă©vocation du monde animal soit une maniĂšre, pour les littĂ©rateurs, de parler de l'Homme. Sur quoi d'autre pourraient-ils Ă©crire ? DĂšs l'Ă©laboration des mythes, l'Homme a dĂ» s'inspirer de la Nature pour se comprendre lui-mĂȘme, et il a toujours rĂ©flĂ©chi avec cette analogie. Certes, le succĂšs de l'anthropomorphisme montre une dĂ©rive ne plus considĂ©rer la singularitĂ© du monde animal pour ne faire de celui-ci qu'un simple miroir de l'Homme. Mais les avancĂ©es scientifiques ont peu Ă peu redonnĂ© sa singularitĂ© Ă la faune, qui est par ailleurs fĂȘtĂ©e chez certains Ă©crivains pour ce qu'elle est, indĂ©pendamment de l'Homme. m350.